Jean-François URVOY

Contribution à l'histoire de la gendarmerie mobile pendant la guerre d'Algérie


Note préliminaire de Jean-François

L’histoire de la Gendarmerie mobile en Algérie est encore en chantier ! Je serais content que ceux qui auraient vécu dans un camp ou un autre les mêmes événements prennent contact avec moi pour affiner nos connaissances !

 

Le présent récit est destiné à participer à l'ouvrage collectif de l'histoire de la Gendarmerie mobile pendant la guerre d'Algérie. La description de mes deux campagnes précédentes (S.A.S et Infanterie) peut sembler hors sujet mais, d'une part, on ne peut pas comprendre mon cheminement à l'escadron 2/10 sans savoir à quelle sauce j'avais été mangé auparavant et, d'autre part, ce récit est aussi destiné à ceux qui me feront l'honneur de le lire, famille, amis etc.


INTRODUCTION

Fils et petit-fils d'officiers des deux côtés (deux Intendants Généraux et un Capitaine de Frégate), j'ai préparé ST CYR en « Corniche » au Prytanée de 1955 à 57. . . Recalé (bien qu'en tête de ma classe !) je me suis rendu compte de ce que :

- fiancé, je ne pourrais pas me marier avant 3 ans selon la réglementation en vigueur, ce qui était difficilement envisageable, d'autant qu'à l'époque, les « avances sur consommation » étaient très mal vues !...

- la guerre d'Algérie en cours me passerait probablement « sous le nez »,

- je ne me voyais pas ressasser une troisième fois le même programme dans une ambiance « potache » et irresponsable.

J'avais ma P.M.S et j'ai donc résilié mon sursis. En attendant l'entrée à ST MAIXENT, le premier novembre, j'ai effectué un séjour de trois mois en Algérie comme étudiant stagiaire aux S.A.S, puis au sortir de l'École je n'ai pas pu prendre l'Algérie car les E.O.R représentant le concours de ST CYR n'étaient autorisés qu'à choisir la France ou l'Allemagne. Cette mesure, peut-être justifiée sur le plan technique était catastrophique sur le plan psychologique. On aurait du mal à vous rassembler depuis vos pitons, nous disait-on mais ainsi les E.O.R «fanas-mili» étaient planqués tandis que les E.O.R «civils»allaient au casse-pipe.

J'ai donc été affecté au 13e R.T.A. à LANDAU (RFA) et me suis à nouveau fait étendre pour de multiples raisons que j'exposerai plus loin. Après cet échec relatif, j'ai demandé à partir en Algérie. J'ai rejoint le 3/117e R.I PC ROVIGO dans la Mitidja, au pied de l'Atlas Blidéen, où se trouvaient les unités combattantes. Puis dans des circonstances bizarres j'ai été muté au 2e RI à AUMALE. Enfin j'ai servi comme ORSA à l'escadron d'active 2/10 de Gendarmerie Mobile avant d'intégrer l'E.O.G.N de MELUN.

Pendant mes seize mois de fantassin en Algérie, j'ai commandé deux postes isolés à majorité musulmane, avec un mélange voulu plus ou moins harmonieux d'engagés, d'appelés et de harkis. Il parait que ce mixage était indispensable à la sécurité !... En tout état de cause, ces F.S.N.A m'ont témoigné en permanence une déférence, une gentillesse et un loyalisme sans faille. Je suis toujours traumatisé et révolté par le funeste destin de nombre d'entre eux !

Je décrirai donc mes différentes fonctions en Algérie, la vie de notre jeune couple et en annexe le déroulement de ma carrière, mon affectation aux FFA, mes passages en Écoles, mes réflexions d'ensemble sur la guerre d'Algérie.

 

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