Visite du Musée saharien (22 novembre 2018)


Le Musée saharien est, semble-t-il, le seul musée au monde dévolu à l’histoire et aux populations du Sahara. Même en Afrique, il n’y a rien d’équivalent.

Quand le très beau musée de l’infanterie a fermé ses portes en 2010 (transfert de l’École d’infanterie à Draguignan), les collections du musée ont été mises en caisses et entreposées à Saint-Astier en Dordogne ! À l’exception toutefois de ce qui était la propriété de la Rahla (amicale des Sahariens). 

Bernard Adell, membre du bureau de l’ex-Association des amis du musée de l’infanterie (AAMI) à Montpellier, passionné de désert et particulièrement du Sahara, n’a pas supporté l’idée que cette collection de la Rahla ne soit pas accessible au public. Il a décidé à cet instant de leur créer un lieu d’exposition.

Voilà le début de l’histoire de ce musée. Il existe par la seule volonté de Bernard Adell, ancien mécanicien auto et chef d’entreprise d’un garage au Crès, qui est tombé amoureux de cette région qu’il traversait à l’occasion du rallye Paris-Dakar. Le musée jouxte le garage et sa maison.

En dehors de ce dépôt de la Rahla qui, aujourd’hui, ne représente plus que 7 % de l’exposition, tout lui appartient.

Musée privé et ouvert au public depuis juin 2014, il se présente sur deux niveaux :

- le rez-de-chaussée, par lequel on entre, est la partie ethnologique consacrée à l’exploration, à l’époque de la présence française, aux populations, nomades et sédentaires avec un gros plan sur le général François-Henry Laperrine qui, parti à la recherche de la tombe de son ami Charles de Foucauld, dut se poser d’urgence en plein désert, et mourut d’épuisement le 5 mars 1920 ;

- le niveau bas, accessible par un escalier, est dévolu au secteur scientifique et au développement économique : recherches géologique et pétrolière, irrigation, agriculture du futur, science de la nature, etc. Une vitrine complète est consacrée à Théodore Monod, grâce à des objets confiés par sa famille.

Depuis l’automne 2016, le musée présente une pièce unique au monde : la reconstitution, grandeur nature, d’un char à chevaux dont les Garamantes, peuplade mystérieuse du sud de la Libye, se servaient depuis le Ve siècle avant Jésus Christ dans leur combat contre les Soudanais et les Troglodytes. Il a été construit d’après des peintures rupestres.

Bernard Adell est un guide passionnant. Il connait l’histoire de chaque objet de son musée acquis après de maintes recherches. Nous avons terminé la visite par la projection d’une vidéo d’une trentaine de minutes retraçant d’une part le mode de vie de ces populations sahariennes et d’autre part la toute dernière présence d’une unité méhariste française.

Nous étions une quinzaine, le bon chiffre, pour suivre avec attention la présentation. Chacun (chacune) est reparti enchanté de cette découverte.

Nombreux sont ceux qui m’avaient dit être intéressés et qui n’ont pu faire cette visite. Aussi, nous en reprogrammerons une en février prochain.

Appel : si vous détenez des souvenirs en lien avec le Sahara, confiez-les, donnez-les, au musée qui en fera le meilleur usage au profit de l’histoire. Certains l’ont déjà fait.

CLAUDE GRADIT

 

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