Rémi BRODIEZ (31 août 2019)


Rémi BRODIEZ en 2018
Photo prise en avril 2018

Nous avons le regret de vous faire part du décès du général Rémi BRODIEZ le 31 août 2019 en début d’après-midi à l’âge de 82 ans.

Il avait assuré la présidence de notre groupement de 1996 à 2001 et son successeur, le général Guy BARASCUD, avait demandé et obtenu du président national qu’il soit notre président d’honneur.

 

Nous présentons à sa famille (enfants, petits-enfants) et aussi à Jean-Pierre et Martine MULOT, Ange et Anne SANTARELLI (beaux-frères et belles-sœurs de Rémi)  l’expression de nos condoléances et de notre amitié très attristée.

 

Son épouse Marie-Claude était décédée le 9 novembre 2010.

 

Ses obsèques ont été célébrées dans sa paroisse à Notre Dame des Tables de Montpellier le 4 septembre.


Éloge de Rémi BRODIEZ,

par Georges CHAVANIER,

à Montpellier, le 4 septembre 2019

 

Mon cher Rémi,

 

Après Jean-Claude, Raymond, Philippe, Marie-Claude, Annie et Jean-Paul, après Bernard, Guy, Adrien, Anne-Marie et Georges, c’est à ton tour de quitter la grande famille de la promotion Maréchal Bugeaud. Cette famille dont tu faisais partie depuis cette nuit de Coëtquidan où tu avais comme nous tous obéi à ce commandement sans pareil : À genou les hommes ! Debout les officiers !

 

Officier, tu avais décidé de le devenir. L’histoire militaire qui te passionnait déjà, tu ne te contenterais pas de l’apprendre dans les livres, tu allais la faire vivre. Il faut dire que coulait dans tes veines le sang de ton grand-père paternel, chef de bataillon de l’infanterie coloniale, ancien du Tonkin, de Cochinchine et de Madagascar.

 

Après avoir préparé le concours à Ginette avec une ardeur qui laissait pantois d’admiration tes condisciples, je cite l’un d’entre eux : « Rémi ? Il ne sortait pas, il ne buvait pas, il ne faisait que bosser… », tu intègres Cyr en octobre 1958. Pendant deux ans, au sein de la 1ère section de la 3e compagnie tu vas connaitre la rude vie d’Élève officier d’active. Celui qui fut ton voisin de lit garde de toi ce souvenir : « Il avait toujours le sourire. Même vêtu d’une capote informe et chaussé de souliers à clous, il réussissait à être élégant ».

 

Ayant choisi l’infanterie lors de l’amphi Armes, tu rejoins en janvier 1961 le 4e bataillon de chasseurs à pied qui se bat en Algérie. Tu t’y signales vite puisque, chef de section dans un commando de chasse opérant dans le Sud Constantinois, tu es cité à l’ordre de la Brigade et reçois la croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze.

 

En 1963, c’est le retour en métropole, d’abord au centre d’instruction du 11e bataillon de chasseurs alpins, puis à l’École Militaire d’Infanterie de Montpellier  où tu es chef de section d’Élèves officiers de Réserve.

 

Ta prestance, ta parfaite éducation, ta gentillesse ne tardent pas à faire battre le cœur d’une autochtone. Elle se prénomme Marie-Claude, elle est comme toi élégante, souriante et généreuse. Tu l’épouses en juin 1967, et c’est à deux que vous allez connaitre la joie ineffable des changements de garnisons et des déménagements.

1968 : École d’état-major à Paris puis 110e régiment d’infanterie à Donaueschingen où tu effectues ton temps de commandement de capitaine.

1970 : direction de l’École Militaire Supérieure Scientifique et Technique à Paris, où tu obtiens le brevet technique « Histoire Militaire » après avoir fait moisson de diplômes : licence de lettres, maitrise d’histoire avec mention Très Bien, 2e et 3e année de Sciences Po.

1974 : service d’Information et de Relations Publiques de l’Armée de Terre à Paris toujours, où, en qualité d’adjoint puis de chef du bureau « Études », tu te vois décerner les félicitations du ministre de la Défense pour le livre que tu as conçu et rédigé à l’intention des soldats appelés : « Français, voici votre armée ».

1978 : 27e régiment de commandement et de soutien à Grenoble, où tu es Officier supérieur adjoint.

1980 : École d’application du Train à Tours où tu exerces les fonctions de chef du cours formation.

1982 : Le 27e RCS  que tu retrouves à Grenoble, cette fois en tant que chef de corps.

1984 : état-major de la Force d’Action Rapide à Saint-Germain en Laye, en qualité de chef de cabinet du général commandant la FAR.

1987 : Écoles de Coëtquidan, où tu effectues un retour aux sources, en tant que directeur de la division Sciences de l’homme et de la société, puis commandant des formations d’élèves.

1992 : École Nationale Technique des sous-officiers d’active d’Issoire que tu vas commander jusqu’à ton adieu aux armes en février 1994.

 

Tu dis adieu aux armes après 35 ans de service et une notation où reviennent les mots qui te caractérisaient. Je cite : autorité naturelle, puissance de travail, sens de l’organisation, et ces qualités humaines que chacun te reconnaissait : courtoisie, modestie, dévouement.

 

Un dévouement dont tu vas à nouveau faire preuve quand, en 1996, tu prends les rênes de l’Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite de l’Hérault. Durant 5 ans, tu vas être un président proche des adhérents, des veuves, attentif à leurs difficultés, aimé, estimé et respecté de ceux et celles qui feront de toi leur président d’honneur.

 

Tu étais général de brigade, officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, titulaire de la Croix de la valeur militaire.

 

Au-delà du père et du grand-père aimant, tes enfants Aude, Sophie, Caroline, Hugues, tes 17 petits-enfants peuvent être fiers de l’officier français que tu as été.

 

Tu as aujourd’hui rejoint Marie-Claude qui t’attendait depuis si longtemps. Vous avez tellement de choses à vous dire…

 

Tu as aussi rejoint au paradis des vieux soldats, les petits cos de la Bugeaud qui t’y ont précédé, au nombre desquels ces deux camarades de ta section de Saint-Cyr dont tu gardais fidèlement la mémoire : Michel Salin, mort en service à Coëtquidan, et Claude Le Hérissé, mort pour la France en Algérie.

 

À la fin de la messe, comme tu avais l’habitude de le faire avec nous, c’est toute la Bugeaud présente physiquement ou par la pensée qui, avec tes deux gendres, tes deux petits-fils et les autres Saint-cyriens, entonnera le Pékin de Bahut. Ce sera notre chant d’adieu.

 

Adieu, Rémi.