Roger REYNAUD (29 mars 2017)


Éloge du médecin-colonel, professeur agrégé de médecine, Roger REYNAUD

le 31 mars en l’église Notre Dame d’Espérance de Montpellier

par le médecin chef des services (er) Robert Granier (Bx 48)

 

Au nom de la section Languedoc-Roussillon de l’ASNOM, association Amicale Santé Navale et Outre-Mer, dont il fut le président de 1990 à 1996, succédant à Paul Navaranne, je voudrais vous rappeler la carrière de notre camarade et ami, Roger Reynaud, dans le Service de santé des armées.

Reçu au concours d’entrée à l’École principale du Service de santé de la Marine, Roger Reynaud, rejoint en 1945 Bordeaux où, après son mariage avec Paule en 1949, il soutient sa thèse en 1950. Il choisit à sa sortie d’école, le service de santé des troupes coloniales.

Après le stage à l’École d’application du Pharo à Marseille en 1951, il fait un séjour de 3 ans à Bobo-Dioulasso en Haute Volta (Burkina Fasso), affecté à la direction du Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie, appelé la "Trypano", service couvrant alors toute l’AOF (Afrique occidentale française) dont la mission était le dépistage et le traitement des "trypanosomés" et des lépreux.

 

Rentré en France, il repart en avril 1954 au Soudan français (Mali) pour 3 ans. À l’issue de ce séjour, il revient en Métropole et passe à Marseille l’agrégation de médecine du Service de santé des armées en 1960. Il avait précédemment, lors de ses retours en France, présenté avec succès les concours de l’Assistanat et du Médicat.

Professeur agrégé, il est affecté à l’hôpital principal de Dakar où il reste 4 ans avant de revenir à Marseille, où il est nommé chef d’un des services de médecine de l’hôpital Michel Lévy.

En 1965, il fait partie des médecins du Service de santé des armées qui, au titre de la Coopération, sont désignés pour créer, sous l’autorité bienveillante du doyen Faraj, la Faculté de médecine de Rabat au Maroc. Chef d’un service de médecine générale à l’hôpital Avicenne à Rabat, il enseigne la pathologie à la faculté pendant six ans.

Le 10 juillet 1971, il est une des nombreuses victimes1 de l’attentat de Skhirat contre le roi Hassan II, lors duquel fut assassiné le doyen Faraj alors qu’il soignait un blessé. Roger Reynaud reçoit une balle dans la cuisse droite. Il est sauvé grâce à l’intervention de Tournoux, alors médecin-colonel, neurochirurgien à l’hôpital Avicenne et professeur d’anatomie à la faculté, qui lui pose un garrot. Mais il sera amputé de la jambe au genou. Rapatrié sanitaire, il est hospitalisé pendant trois mois à l’hôpital des Invalides à Paris pour être appareillé.

 

Quelques mois après, bien qu’il eût pu continuer sa carrière militaire, il fait valoir ses droits à la retraite et entre à l’Institut Pasteur. Le directeur, le professeur Jacques Monod, prix Nobel, recherchait à ce moment un spécialistes des maladies tropicales. Après avoir travaillé quelques années à l’Institut Pasteur à Paris, il choisit de vivre sous le soleil méditerranéen à Montpellier où il exercera plusieurs années à la clinique Beausoleil, en tant que chef du service de médecine.

Roger Reynaud était chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’ONM.

Excellent camarade, aimable, courtois, de bon conseil, nous ne l’oublierons pas. Au nom de l’ASNOM, j’adresse à son épouse Paule qui l’a accompagné dans sa longue maladie, à ses fils et à toute sa famille avec nos condoléances, nos sentiments de profonde sympathie.

 

 

NDLR : relire le document "Mektoub" du médecin en chef (er) Jean-Marie Rigal ci-joint et paru dans un bulletin précédent. Roger et Paule ont deux fils, médecins eux-mêmes.

 

MEKTOUB