Roger BAILLIEZ (12 août 2018)


Nous avons le regret de vous faire part du décès du colonel Roger BAILLEZ, survenu le dimanche 12 août des suites d’un cancer de l’appareil digestif, à l'âge de 86 ans.

Ancien enfant de troupe (Les Andelys 45-48, Autun 48-51) et ancien élève du Prytanée (La Flèche), Roger était de la promotion "Franchet d’Esperey" (1955-1957) de l’ESMIA de Saint-Cyr Coëtquidan. Il a servi dans l’artillerie.

Les obsèques religieuses ont été célébrées le jeudi 16 août en l'église Sainte Jeanne D'arc, à Montpellier.


Hommage au colonel Roger BAILLIEZ

par le colonel (er) Claude GRADIT,

à l’église Sainte Jeanne d’Arc de Montpellier le 16 août 2018

 

Mon colonel, cher Ancien,

 

Les effectifs de la promotion "Franchet d’Esperey" se sont raréfiés et la période estivale n’est pas propice à leur présence ce matin parmi nous. Le colonel Michel Douls en est le seul représentant.

Tu étais fidèle à deux associations, celles des AET (anciens enfants de troupe) et l’ANOCR (association nationale des officiers de carrière en retraite) et c’est au titre de ces deux associations que j’interviens.

 

Roger Bailliez est né le 1er novembre 1931 à Abbeville dans la Somme. Il n’a pas 8 ans à la déclaration de guerre et comme tous les enfants, il sera marqué par cette période.

À 14 ans, il entre dans les écoles militaires d’enfants de troupe :

- École militaire préparatoire (EMP) des Andelys dans l’Eure de 1945 à 1948,

- École militaire préparatoire (EMP) d’Autun en Saône-et-Loire de 1948 à 1951,

- Prytanée militaire de La Flèche ensuite dans la Sarthe.

Il en gardera, comme en général tous les élèves passés dans ce moule, un souvenir reconnaissant à la Nation et portera haut les valeurs reçues, au premier rang desquelles la solidarité.  

 

Roger a intégré la promotion "Maréchal Franchet d’Esperey" (1955-1957) de l’ESMIA de Saint-Cyr Coëtquidan. À l’issue il choisit de servir dans l’artillerie de campagne et il est officier-élève à l’EAA de Châlons-sur-Marne.

 

Sa carrière se répartira entre temps de troupe, l’École de l’artillerie et état-major. 

 

Dès sa sortie de l’EAA en 1958, il rejoint l’Algérie où il servira dans son arme au 25e RA à Dombasle, à l’est de Mascara.

Ce régiment doit mettre sur pied un commando de chasse pour agir sur le secteur de Palikao. C’est le lieutenant Bailliez qui est choisi. Il va le commander pendant 2 ans de 1959 à 1961. Ces unités, confiées à de solides chefs de section, combattaient le FLN en utilisant les mêmes méthodes. Section légère de combattants aguerris, manœuvrière, agissant en contre-guérilla. Il y sera décoré de la croix de la  "Valeur militaire" avec citation.

 

À son retour en métropole, il enchainera les mutations :

- 19e RA à Draguignan en 1961,

- EAA de Châlons-sur-Marne (instructeur Radar) en 1963,

- 15e RALD à Suippes en 1967 ; il commande une batterie de tir équipée du canon de 155 mm, connu sous le nom de Long Tom dans l’armée américaine,

- EAA Châlons en 1970 comme instructeur,

- 6e RA à Hettange-Grande (Moselle) en 1973 comme officier supérieur.  Le régiment est basé au Quartier Guyon-Gellin à la frontière franco-luxembourgeoise dans un ancien bastion de la ligne Maginot,

- 72e DM en 1976 à Montpellier qui change d’appellation et devient la 54e DMT : il est le chef du 3e bureau,

- Enfin, à nouveau l’EAA à Draguignan en 1980 où il commande la division des systèmes d’armes pour l’appui des armes de mêlée, en utilisant les dernières technologies d’acquisition, de confirmation et de neutralisation d’objectif. 

 

En 1983, il est colonel, décoré de la Légion d’honneur, de la Valeur militaire, de la Croix du combattant  et il prend sa retraite militaire à Montpellier mais sa vie active ne s’arrête pas.

 

Début 1984, il est engagé par la Préfecture de l’Hérault comme chef du 4e bureau de la Protection civile de l’Hérault et le 19 mars 1992, il sera promu chef d’état-major de ce même service. 

Il a en charge les mesures de protection des populations face aux risques.

Il veille à la réalisation des plans de secours adaptés (plan ORSEC, …) au fonctionnement des procédures d’alerte et coordonne les différents acteurs de la gestion de crise.

Son action en matière de défense civile et de prévention des actes malveillants s’est largement accrue.

Il est également chargé d’une mission de prévention (établissements recevant du public, études de sécurité publique, secourisme, information préventive, …).

 

C’est une vie professionnelle bien remplie au service de son pays et de ses concitoyens. Tu as bien mérité de la Patrie et ta famille peut être fière de toi.

Au nom de tes nombreux camarades, je te salue Mon colonel. 

À Dieu, repose en paix auprès de ton épouse qui t’attend depuis dix-huit ans.