Michel VINCENT (14 décembre 2020)


Michel VINCENT, décédé le 14 décembre 2020 anocr34.fr

C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons la disparition du colonel Michel VINCENT, décédé dans la nuit du dimanche13 au lundi 14 décembre 2020, à Montpellier, à l'âge de 90 ans.

 

Né le 6 janvier 1930 à Combeaufontaine en Haute-Saône, Michel s’est engagé le  18 octobre 1949 dans l’infanterie. Après une carrière de sous-officier dans cette arme,  où il sert dans les Forces françaises en Allemagne, en Extrême-Orient (Indochine, Laos), en France métropolitaine, il change d’armée et intègre l’École des officiers de la gendarmerie de Melun. À l’issue il poursuivra une carrière  d’officier de la gendarmerie et terminera avec le grade de colonel.

 

Les obsèques ont été célébrées le 17 décembre en l’église Sainte-Thérèse à Montpellier. L’inhumation a eu lieu le même jour, à Saint-Rome-de-Cernon.

Michel et Renée VINCENT anocr34.fr
Michel et Renée, son épouse

Éloge du colonel Michel VINCENT

par le général de corps d’armée 2s Michel ALAUX, président des AET de l’Hérault,

le 17 décembre 2020 en l’église Sainte Thérèse de Montpellier

 

Mes chers amis, 

Évoquer la personnalité et la vie du colonel Michel VINCENT, c’est parcourir un livre d’histoire, celle de notre pays, de ses heures les plus sombres à la France contemporaine en passant par les guerres coloniales de l’Empire en Extrême-Orient et en Afrique du Nord.

Avec Michel, nous avons eu un parcours commun. Aux Enfants de troupe d’abord, dans la gendarmerie ensuite. Autant de points singuliers qui ont créé une communauté de pensée qui nous animait et nous réunissait.

Michel est né le 6 janvier 1930 à Combeaufontaine en Haute-Saône. Il est admis en 1942 à l’EMP (École militaire préparatoire) de Montélimar alors qu’il n’a que 12 ans ; la France, notre pays, est entrée en guerre depuis déjà 3 ans, puis a basculé dans les heures sombres de la défaite et de la collaboration. Jours d’abattement pour les uns, de révolte et de lutte pour d’autres. Michel faisait partie de ces adolescents attentifs aux réactions de leurs cadres qui avaient pour souci de les instruire et les élever dans les valeurs de la discipline, de la rigueur, de l’honneur, du service de l’État et aussi de la fidélité à une France digne. « Valeur et Discipline. Honneur et Patrie » sont brodés sur les drapeaux de ces EMP. Michel VINCENT poursuivra ses études à Aix-en-Provence de 1946 à 1947 avant de s’engager en qualité de sous-officier dans l’infanterie ce qui le conduira dans deux affectations aux FFA puis au Laos où il servira au 1er bataillon Thaï et sera engagé à Na San. Il y sera cité à l’ordre de la brigade pour son attitude courageuse et déterminée.

De retour en métropole, Michel VINCENT postule et réussit brillamment le concours d’entrée à l’École Spéciale Militaire Interarmes de Coëtquidan. Il fera partie de la promotion « Lieutenant-colonel Amilakvari » (1955-1956). Après une courte affectation en Allemagne, il réorientera sa carrière et entrera à l’EOGN (École des officiers de la gendarmerie nationale) à Melun.

Mais l’heure n’était pas uniquement aux enquêtes judiciaires et à la police administrative et une de ses premières affectations sera en Algérie pour encadrer le commando de chasse Partisan 21 qui s’illustrera à diverses occasions en mettant hors de combat de nombreux rebelles. Michel y sera distingué par une citation à l’ordre de la division pour son courage remarquable, sa conduite déterminée, son mépris du danger. Il y recevra la croix de la Valeur militaire. 

De retour en métropole, Michel Vincent commandera les compagnies de gendarmerie départementale de Baume-les-Dames (Doubs) et Saint-Étienne (Loire) avant de prendre le commandement du groupement de gendarmerie départementale de la Drôme à Valence. Plus tard, il dirigera le Centre de documentation et de pédagogie de la GN à Maisons-Alfort. Homme de terrain engagé, volontaire, expérimenté, mais aussi homme de savoir et de culture puisqu’il était docteur en droit, il y fera merveille. Sa personnalité et ses compétences seront reconnues par l’attribution des croix de chevalier de l’ONM en 1966 et de chevalier de la Légion d’honneur en 1981.

Vous l’avez compris, mes chers amis, la vie de Michel VINCENT que je vous ai rapportée, s’est déroulée dans les EMP, au sein des unités de l’armée de Terre puis celles de la gendarmerie nationale mais avec toujours la même foi dans notre pays. Michel savait ce qu’il devait aux EMP et en parlait régulièrement. Dans nos rassemblements, il y retrouvait avec Renée une communauté de vie et de pensée où il se sentait bien, non par confort ou conformisme, mais par conviction profonde à un idéal de vie et à un engagement personnel. Profondément marqué par le service de l’État, il eut une passion sans mesure pour la gendarmerie, ses personnels qui la composent et le service du public qu’elle demeure. Michel fut, à ce titre, un homme d’engagement et de fidélité.

Merci Michel pour ce que tu nous as donné, pour l’image et l’exemple qui fut le tien, pour les valeurs que, je le sais, tu as transmises à tes enfants. C’est à eux maintenant de poursuivre le sillon que tu as tracé.

Bonne chance Michel sur ce nouveau chemin sur lequel Dieu t’a appelé et où, le moment venu, nous te retrouverons. Adieu, mon ami.