Jean-Marie DALLENNE (14 août 2020)


Jean-Marie DALLENNE

Nous avons le regret de vous faire part du décès du lieutenant-colonel Terre/CAT Jean-Marie DALLENNE, le jeudi 14 août 2020, à la clinique du Parc à Castelnau-le-Lez, à l’âge de 76 ans.

Jean-Marie, après un bref passage comme sous-officier dans l’armée de l’Air, est admis au Peloton préparatoire au concours unique des services à l’École militaire d’’administration (EMA) de Montpellier. Admis, il suivra sa formation d’élève-officier à l’EMA avec la promotion "de Cazis de Lapeyrouse" (1969-1971).

Après sa carrière d’officier au sein du Commissariat de l’armée de Terre, il quitte le service actif en 1991 pour poursuivre une nouvelle activité professionnelle dans le civil au sein de l'Entreprise SPIE Batignolles (Bâtiments et Travaux Publics) à Cergy Pontoise (95).

Jean-Marie DALLENNE était chevalier de l’ordre national du Mérite, chevalier de l’ordre des Palmes académiques.

à sa retraite définitive, Jean-Marie s’est investi dans de multiples activités : vie de sa paroisse et de sa ville où il s’était engagé avec la liste AGIR POUR LE CRÈS lors des deux dernières élections municipales et surtout dans l’ANOCA (association nationale des officiers du Commissariat des armées) dont il était le vice-président national.

 

Lors d’un échange de courriels en septembre dernier, Jean-Marie avait confié à notre président qu’il était atteint de la mastocytose. Voilà ce qu’il écrivait :

" En dépit de la mastocytose qui m'a été diagnostiquée je poursuis mes activités comme je le faisais de coutume car je ne ressens aucune atteinte physique; Il n'existe aucun traitement pour cette maladie rare et orpheline. Je me soumets à une examen semestriel à l'hôpital Saint Eloi. Je viens d'en subir un le 3 septembre dernier. Je n'en attends rien car les médecins ne savent pas comment interpréter les résultats des analyses soumis à un centre d'études à Paris. Le danger réside dans une prolifération anarchique des mastocytes susceptibles de provoquer des troubles sur l'un ou l'autre des systèmes sanguin, neurologique, hépatique, etc... Il se peut aussi que je poursuive ma vie et que celle-ci s'achève sans que la mastocytose en soit responsable. Il y a 400 personnes atteintes de cette affection en France. 40 cas apparaissent chaque année. Il y a dix personnes suivies à Montpellier (pour la région). Le choc de l'annonce absorbé il y a un an maintenant. Il faut poursuivre en connaissant la menace mais sans s'y soumettre."

 

Les obsèques ont été célébrées en l'église Saint Martin du CRES le 19 août.

 


Éloge du lieutenant-colonel Jean-Marie DALLENNE

par le colonel (er) Michel PERROT

le mercredi 19 août en l’église du Crès

 

Jean-Marie, notre cher camarade et ami,

Tu viens de nous quitter et nous demeurons tous désemparés.

En cette triste circonstance, j’ai voulu m’adresser à toi une dernière fois en tant qu’ami, au nom de tous mes camarades de promotion et au nom de tous tes camarades de l’ANOCR (Association nationale des officiers de carrière en retraite).

Après une enfance difficile, tu prends ton destin en mains et tu t’engages dans l’armée de l’Air à Romilly-sur-Seine en 1961. Tu as 18 ans.

Tu fais alors tes premiers pas au sein de la collectivité militaire en tant que sous-officier, sur la base aérienne de Nîmes-Garons.

Compte tenu de circonstances personnelles, tu changes d’armée et tu rejoins l’armée de Terre. Avec le grade de sergent-chef, tu es alors admis au Peloton préparatoire au concours unique des services.

Nous voici alors ensemble, en septembre 1968, au quartier Chombart de Lauwe à Montpellier, dans les locaux occupés autrefois par le 81e Régiment d’infanterie et auparavant petit séminaire Saint Firmin.  

Reçus au concours, nous choisissons d’intégrer l’Intendance militaire. Nous suivons alors ensemble pendant deux ans, le cycle de formation des officiers du Service de l’Intendance à l’École militaire d’administration (EMA) de Montpellier.

Tes camarades de la promotion "de Cazis de Lapeyrouse" (1969-1971), ont eu le plaisir de découvrir en toi un camarade attentionné, un conseiller écouté, faisant face aux situations difficiles avec sérénité.     

Ta première affectation avec le grade de sous-lieutenant, sera l’Intendance de Trêves, adaptée à la 1ère Division blindée au sein des FFA en Allemagne.                      

Tu rejoins ensuite la Direction Centrale de l’Intendance à Paris dans des postes de responsabilité et notamment celui de chef du "Bureau Règlementation de la solde et des prestations diverses", puis ultérieurement celui de chef du "Bureau réglementation des corps de troupe".

Après l’expérience acquise dans la mise à jour des documents officiels, instructions et autres arrêtés ministériels, tu es muté à l’EMA en tant que professeur "Budget" chargé de cours auprès de différentes catégories d’’élèves-officiers. Ton talent en matière d’enseignement et de pédagogie est vite reconnu et tu es nommé chevalier dans l’ordre des Palmes  académiques.

Enfin, en dernière affectation, tu rejoins la Direction du commissariat de l’armée de Terre de Lyon afin d’y occuper les fonctions de chef du Bureau "administration générale".

Tu quittes le service actif avec le grade de lieutenant-colonel, chevalier de l’ordre national du Mérite et décide de te reconvertir dans le secteur civil avec une belle réussite au sein de l’entreprise SPIE Batignolles à Cergy-Pontoise.

Ne sachant pas rester inactif, quand sonne l’heure de la vraie retraite, tu t’investis dans différentes associations ou activités bénévoles, notamment au sein de ta paroisse, de ta commune et dans diverses associations et tout particulièrement l’ANOCA (Association nationale des officiers du commissariat des armées) où tu occupes successivement les postes de secrétaire général puis de vice-président.

Je n’évoquerai que succinctement tous tes périples en terre polonaise dont tu me parlais souvent,  là où tu avais à cœur de renouer avec les racines familiales de ton épouse Anita. 

Mais aussi cette Terre Sainte que tu m’as fait découvrir en longeant le Jourdain, de Nazareth à Bethléem, là où les symboles lumineux et la Révélation deviennent réalité...

Face à l’adversité, tu t’es battu avec vaillance contre cette maladie orpheline, sournoise,  invisible… déterminé à l’affronter avec courage et énergie, mais aussi avec beaucoup de résignation et de lucidité. Au-delà des difficultés, parsemées de doutes et d’incertitudes, habitait en toi une véritable force intérieure.  

Repose en paix Jean-Marie...