Jean JULLIAN (5 janvier 2018)


Nous avons le regret de vous faire part du décès accidentel du colonel Terre/artillerie Jean JULLIAN de la promotion « Ceux de Dien Bien Phù » le 5 janvier.

 


Éloge du colonel Jean JULLIAN

le 9 janvier 2018 en l’église Notre Dame de la Paix à Montpellier

par le général de division 2s Émile Philip

 

Mon cher Jean,

 

Ton départ inattendu nous a surpris et très bouleversés à la fois. 

Pour moi, tu étais comme un frère. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr où tu venais d’être admis dans la promotion "Ceux de Dien Bien Phu". Cela fait maintenant plus de 64 ans. Par la suite, nos affectations et notre origine héraultaise nous ont souvent rapprochés et notamment avec ta famille, pour la première fois à Pontoise en 1961 à l’École supérieure technique des transmissions où nous apprenions à dépanner les radars. Plus tard, au sein de l’EMSST où nous avons été affectés à plusieurs reprises pour nos études scientifiques. 

 

Je vais maintenant retracer ton parcours militaire qui met l’accent sur la mobilité qui nous est demandée ainsi qu’à nos familles. Après Saint-Cyr de 1953 à 1955 et l’École d’application de l’artillerie à Châlons-sur-Marne, tu es affecté le 1er avril 1956, au 32e Régiment d’artillerie (RA) à Idar Oberstein puis à Landau. Avec ce régiment, tu participes d’août à septembre à l’opération sur le Canal de Suez. 

Lieutenant, le 1er octobre 1957, tu es désigné pour l’Algérie, en Kabylie à Oued-Aïssi, au 2e Groupe du 93e Régiment d’artillerie. Pendant ton séjour, tu seras décoré de la croix de la Valeur militaire avec 2 citations pour ton courage et tes compétences professionnelles remarquables. 

1960, tu retrouves l’Allemagne à Trèves au 68e RA où tu diriges la mise sur pied de la section topographique régimentaire. Promu capitaine le 1er janvier 1963, tu es à nouveau affecté en Algérie au 67e RA à Oran puis au 66e RA à Alger où tu participeras à la dissolution de ces deux régiments. 

1964, retour en France à Commercy au 8e RA. En octobre 1964, nous nous retrouvons à Paris pour suivre les cours de mathématiques, physique et chimie à la Faculté des sciences. En 1965, tu obtiens le certificat d’électronique à la faculté de Montpellier dans le cadre du diplôme technique et en 1966 celui d’ingénieur option armement. Tes qualités techniques reconnues entraînent ton affectation au Centre d’essais des Landes en tant qu’officier de tir et officier de sauvegarde générale. Ce centre est le haut lieu de l’expérimentation et de l’entraînement des forces armées pour l'utilisation des systèmes d'armes et des missiles stratégiques.

1970, Paris à l’EMSST, où tu assures  la direction du Cours supérieur d’armement à l’École militaire à Paris. Tu es promu chef d’escadron et tu es fait chevalier de la Légion d’honneur. 

1976, tu es affecté au 402e Régiment d’artillerie antiaérienne à Châlons-sur-Marne où, promu lieutenant-colonel, tu deviens le commandant en second du régiment et tu vas diriger la reconversion des locaux de l’École d’artillerie pour l’installation du Régiment HAWK. 

1978, tu es affecté à la Section Technique de l’Armée de Terre à Versailles en tant que Chef du groupement d’expérimentation sol-air. Promu colonel en 1982, tu rejoins une fois de plus l’EMSST où tu prends les fonctions de responsable des cours par correspondance. Le 1er septembre 1985, tu es nommé directeur du Groupe d’enseignement qui comprend une centaine d’officiers élèves.  

En 1988, c’est une retraite bien gagnée que tu commences. 

 

Et depuis, Montpelliérains tous les deux, nous nous sommes retrouvés souvent chez toi ou chez nous ainsi que dans nos associations locales comme l’ANOCR. 

 

Mon cher Jean, je ne te dis pas adieu mais au revoir, en espérant que là-haut nous pourrons renouer nos relations si brutalement interrompues. Chère Jeanine, courage. Tes enfants, tes petits-enfants et tes nombreux amis t’apporteront soutien, réconfort et affection pour t’aider à surmonter ton immense peine.