Jean-François URVOY (10 mai 2018)


Nous avons le regret de vous faire part du décès du lieutenant-colonel Gendarmerie Jean-François URVOY, en ce jour de l’Ascension, 10 mai 2018, à l’âge de 82 ans.

Jean-François, sans que nous le sachions, a d’abord été hospitalisé à la clinique du Millénaire puis au Mas du Rochet à Castelnau-le-Lez. Il n’était pas en très bonne santé et souffrait depuis assez longtemps.

Mais il ne voulait pas être tributaire de sa maladie et il continuait à participer à de nombreuses activités, presque comme si de rien n’était. C’est ainsi qu’il était présent à la dernière conférence de garnison et qu’il est venu participer à la dernière répétition pour préparer le concert de Saint-Gervais-sur-Mare le 10 juin prochain.

C’était un joyeux drille ; il était notre grand spécialiste de la contrepèterie. Quand nous randonnions ensemble, il avait toujours une bonne histoire à raconter. 

Sa santé s’est rapidement dégradée ces derniers jours et sa famille a tenu à se rassembler. Les quatre filles et leur famille étaient à son chevet ainsi que 3 de ses 5 frères. Il a reçu le sacrement des malades de son neveu prêtre avant-hier. Il est parti en paix malgré ses souffrances.

Les obsèques seront célébrées à Sainte Bernadette (Montpellier) par son neveu, le 18 mai à 15 heures.

Le président du groupement, Claude GRADIT, a témoigné notre tristesse et notre amitié à Marie-Thérèse et l’a assurée de notre soutien.


Hommage au lieutenant-colonel Jean-François URVOY

Chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite

décédé le 10 mai 2018 

par le général (2s) Michel DE CET

 

Mon cher Jean-François,

Je ne vais pas prendre un ton solennel que tu pourrais me reprocher le jour où nous nous reverrons. Je voudrais simplement aujourd’hui tenter de rattraper un loupé survenu le jour de ton départ à Sainte Bernadette. Par je ne sais quel hasard, en principe rare en de telles circonstances, mais avec toi on ignore toujours ce qu’il peut arriver, ta longue carrière militaire n’a pas été retracée et c’est donc ce que je vais essayer de faire aujourd’hui dans les grandes lignes.

Cette carrière débute pour toi par deux années au Prytanée militaire de La Flèche de 1955 à 1957 et tu étais fier d’être ancien Brution. En novembre 1957, tu suis le cours E.O.R. à Saint-Maixent et, au mois de juin suivant, tu rejoins en tant qu’aspirant le 13ème RTA à Landau (F.F.A.) pour 5 mois, avant de partir en Algérie comme sous-lieutenant prendre le commandement d’un poste isolé, pendant 5 mois à nouveau, au sein du 117ème RI, basé à Rovigo. En mai 1959, le commandement te désigne pour une affectation au 2ème RI basé à Aumale. Là encore tu assures le commandement d’un poste isolé pendant 10 mois. En mars 1960, après avoir signé un contrat de carrière courte, je sais ce que c’est, tu es affecté en situation d’activité à l’escadron 2/10 de GM à Maison-Carrée pour préparer ton passage en Gendarmerie. Effectivement, tu entres à Melun comme officier-élève pour suivre le cours supérieur de novembre 1961 à juin 1962. A l’issue, tu reçois une affectation pour quatre ans à l’EGM 11/2 à Abbeville dans la Somme. 

Notre première rencontre date de 1966, année choisie par la DGGN pour créer les pelotons motocyclistes. Comme une vingtaine d’autres lieutenants volontaires, nous nous sommes retrouvés en formation sur les vieilles Ratier à Charenton, tournant sans répit malgré quelques chutes mémorables dans les fossés du Fort transformés en pistes d’entrainement, pour apprendre à maîtriser ces machines rebelles qui n’avaient qu’un souci celui de nous désarçonner ! Elles présentaient, je pense, peu d’attrait pour toi. Mais elles ignoraient qu’elles ne parviendraient pas à nous décourager et de 1966 à 1969, tu assureras le commandement du peloton motocycliste de la Somme.

En 1969, tu es capitaine et tu prends le commandement de l’escadron 2/15 de GM à Bron. En 1972, tu commandes la compagnie de Saint-Amand-Montrond dans le Cher. En 1976, tu prends pour 4 ans et demi le commandement de la compagnie de Vienne en Isère. C’est là que tu accèderas au grade de chef d’escadron en 1978. En 1980, tu rejoins la Légion de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, adjoint au chef des services administratifs et techniques. En 1984, tu es promu lieutenant-colonel et en septembre 1986, tu prends en charge le bureau des personnels à l’ESOG de Chaumont. Tes qualités de rédacteur, tes connaissances juridiques approfondies, ton expérience du métier tant en gendarmerie mobile, la rouge, qu’en gendarmerie départementale, la blanche, sont alors mises au service du Centre de documentation et de pédagogie du Commandement des Ecoles de la Gendarmerie à Maisons-Alfort pendant 3 ans de 1989 à 1992. Et là le couperet de la retraite arrête ta carrière et t’autorise un repos bien mérité pour te livrer à d’autres passions dont le tennis, la randonnée au sein de diverses associations, le chant choral aussi, entre autres.

Beaucoup a été dit sur toi au cours de la belle célébration conduite par ton neveu François. Enfants et petits-enfants ont rappelé les moments de joie et d’amour que tu leur as donnés avec un humour que tu ne pouvais renier et une grande affection, celle que toute cette grande famille te porte. Nombre de grands-pères voudraient pouvoir être l’objet de tels compliments venant de leur descendance et laisser le souvenir que tu laisses. Je pense Jean-François, que s’il en est ainsi, c’est parce que tu as été bon. Jamais pendant les moments où nous nous sommes rencontrés je ne t’ai entendu émettre la moindre mauvaise appréciation à l’égard de quiconque. Ton sourire, ton humour, ta gentillesse inépuisable, le don de l’esquive dans les situations embarrassantes ont certainement été ton passeport pour entrer au pays des bienheureux. 

Je veux te dire enfin que tu peux être assuré que tes amis sauront entourer Marie-Thérèse de leur affection celle que l’on doit à l’épouse qui t’a suivi pendant toutes ces années avec amour et attention.

Tu as dû retrouver de nombreux amis qui t’ont précédé et je ne doute pas qu’ensemble vous saurez préparer un « pot musclé », selon ton expression pour fêter nos retrouvailles. En attendant vous allez pouvoir taper indifféremment quelques balles ou le carton en ces lieux où j’imagine le beau temps éternel.

Salut Jean-François, à bientôt.