Hubert BOUISSON (22 février 2021)


Hubert Bouisson, décédé le 22 février 2021 anocr34.fr

Nous avons le regret de vous faire part du décès du médecin en chef des services hors classe (h) Hubert BOUISSON le lundi 22 février à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer.

 

Ses obsèques ont été célébrées le 27 février en l’église Saint André de Saint-André-de-Sangonis (34).


Médecin ORL aux très hautes valeurs humaines et professionnelles, expert judiciaire et enseignant à la faculté, a mené une carrière exceptionnelle en cabinet libéral à Montpellier et aux cliniques Saint Roch, puis au Millénaire. Parallèlement, dès son  service militaire, il a pris une part majeure dans la réserve opérationnelle du service de santé des Armées où il a gravi tous les grades jusqu’à celui de médecin en chef des services, titre absolument exceptionnel pour un réserviste. Passionné,  très compétent, assidu à toutes les activités associatives de l’AOR de Montpellier, de l’ANOCR, de l’IHEDN, du GORSSA Languedoc-Roussillon, aux périodes de réserve, aux stages de formation, participant fidèle aux rallyes et raids. Il présida l’AOR de Montpellier avec brio. Il fut chef de corps de l’hôpital complémentaire 1503. Remarqué par la direction centrale du service de santé des Armées, elle lui confia plusieurs missions de la plus haute importance pour l’organisation, la mise à niveau, le développement de sa réserve opérationnelle. Récompensé par la médaille d’or des Services volontaires, par la distinction de chevalier de l’ONM, puis par celle de chevalier de La Légion d’honneur, il fut vice-président de la section de l’Hérault de la SMLH au sein de laquelle il conduisit de nombreux projets et manifestations.

 

Camarade fidèle, marquant pas son élégance, sa gentillesse spontanée et chaleureuse, sa profonde humanité, sa classe naturelle, les rapports amicaux et ceux qu’il réservait à ses patients, il laisse un très grand vide dans la communauté médicale et militaire. Profondément attaché à son terroir, il prenait part à la gestion du domaine viticole familial, d’abord avec son père, puis après le décès de ce dernier avec sa mère. Enfin, sa famille, dans laquelle on peut compter de très grands hommes et médecins, était pour lui un creuset d’affection et d’amour, amour partagé et vécu tendrement avec Christiane pour qui son départ est si cruel. Homme de foi, Hubert était un exemple pour nous tous.

 

Dr Jean-Pierre REYNAUD

Médecin en chef (h) du SSA


Éloge funèbre du médecin en chef des services HC Hubert BOUISSON

par le commissaire général de division 2s Gérard DELTOUR

le 27 février en l’église de Saint-André-de-Sangonis (Hérault)

 

Hubert, toute ta vie durant tu fus un grand et fidèle serviteur de la médecine et de la nation.

Au service des autres, tu as rempli pleinement ta vocation de médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie et Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir la liste impressionnante de tes diplômes, certificats et compétences. Ton expertise était recherchée jusque dans les tribunaux dont la Cour d’appel de Montpellier mais aussi auprès du ministère des Anciens combattants et victimes de guerre. Tu as été chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Montpellier. Tu faisais l’unanimité autour de toi. En cabinet libéral et aux cliniques St Roch et au Millénaire où tu exerçais, tu avais cette faculté indicible d’écoute bienveillante et rassurante de tes patients.

Au service de la Nation, dès ton service militaire, tu as pris un engagement et une part majeure dans la réserve opérationnelle du Service de santé des armées. Tu as franchi tous les grades jusqu’à celui de médecin en chef des services, grade exceptionnellement attribué à un réserviste. Entre autres fonctions, tu as été successivement médecin-chef de l’Hôpital complémentaire 1503 à Béziers, commandant du Bataillon médical du 6ème RCS à Nîmes, responsable du Centre d’instruction des réserves du service de santé des armées de Montpellier, correspondant d’universités sur la région Languedoc-Roussillon, conseiller réserve du directeur régional du Service de santé de Toulon, conseiller de défense du préfet de la région L-R.

Cet engagement total  t’a valu un nombre impressionnant de témoignages de satisfaction, de lettres de félicitations, de distinctions et de décorations : médaille d’or des services militaires volontaires, médaille d’argent de l’Union nationale des médecins de réserve, chevalier dans l’ordre national du Mérite, chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

Mais comme cette vie totalement impliquée au service des autres ne te suffisait pas, tu t’es engagé également dans des activités associatives : l’association des Officiers de Réserve de Montpellier dès 1978 et dont tu as assuré la présidence de 2000 à 2002, le Groupement des Organisations de réservistes du SSA L-R où tu participais assidument aux différents rallyes et raids.

Tu as été en 1996 auditeur à la 125ème session régionale de l’Institut des hautes études de défense nationale et à ce titre tu es intervenu à plusieurs reprises dans le cadre du trinôme académique.

Adhérent depuis 2014 à la Société des membres de la Légion d’honneur, tu en as été vice-président du comité de Montpellier.  Là encore, ton engagement a été total et j’en veux pour preuve un projet magnifique que tu as mené de main de maître récemment. Alors que déjà la maladie te rongeait, tu as proposé au conseil d’administration du comité d’organiser en 2021 un concert en la cathédrale Saint Pierre de Montpellier par le titulaire des orgues de la cathédrale de Notre-Dame de Paris et dont la recette serait notre contribution à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Projet un peu fou et d’une grande complexité dans lequel tu as dépensé une énergie peu commune, qui était prêt et que tu aurais réussi à réaliser si le coronavirus n’avait pas mit fin brutalement à sa concrétisation.

Il y aurait encore tellement à dire !...  plus intimement le souvenir des moments partagés :  le pèlerinage militaire de Lourdes, les rendez-vous du Beaujolais nouveau et j’en passe…

Mais aujourd’hui, nous pleurons un époux, un ami, un camarade, un confrère, un frère d’armes.

Nous gardons de toi, cher Hubert, le souvenir d’un compagnon fidèle, d’un homme très attentionné, élégant, d’une grande humanité et d’une grande simplicité. Tu laisses un grand vide dans la communauté médicale et militaire. Nous partageons le chagrin de Christiane, ta très chère épouse qui t’a accompagné jusqu’au dernier jour.

À Dieu Hubert, repose en paix.


HOMÉLIE DES FUNÉRAILLES d’HUBERT BOUISSON

 

Lorsque l'un des nôtres, et aujourd’hui notre ami Hubert BOUISSON, a disparu de notre regard, nous éprouvons le besoin de nous retrouver pour prier, parce que nous nous souvenons. Et ce qui demeure d'un être, c'est son essentiel, la manière unique qu'il a eu d'être dans le monde, de l'habiter, de le servir. Car il y a en tout être des gestes qui ne trompent pas, qui parlent juste: ses compétences, son dévouement, sa disponibilité, son attention à l’autre, sa gentillesse spontanée et chaleureuse, son amitié, voilà ce qui a fait de lui, dans sa famille, son cercle d’amis, sa vie associative comme dans sa vie professionnelle de médecin et d’enseignant, un centre de rayonnement et sa véritable richesse.  

 

Nous avons en commun cette secrète certitude que tous ces liens, que la vie, malgré ses cahots, ses hauts et ses bas, tissent entre nous, ne s’arrêtent pas avec la mort. Nous demeurons marqués par nos rencontres,  même si physiquement l’autre n’est plus présent. C’est cela qui fut et qui demeure la vérité de Hubert, notre ami.  C'est cela qui nous relie à lui dans une solidarité de vie qui va au-delà de la mort, rejoignant en cela la Parole du Christ quand celui-ci disait à ses amis : " je serai avec vous jusqu'à la fin des temps, et rien ni personne ne pourra quoi que soit contre vous, pas même la mort ". Ainsi que nous le rappelle la 1° Lettre de saint Jean : « c’est notre attention fraternelle qui nous fait passer de la mort à la vie ». Soigner son frère, n’est-ce pas le souci d’où naît et doit demeurer la vocation du médecin ?

 

Ainsi, avoir un idéal, chercher à l'inscrire chaque jour dans les relations diverses que nous pouvons tisser, les engagements que nous prenons et que nous tenons, nos choix, permettent à notre vie de ne pas tomber dans l'insignifiance. C’est ce que l’Evangile de saint Luc (qui est le saint patron des médecins) appelle « être en tenue de service ».  

Et cela se fait sentir surtout chez des  êtres que la passion du mieux anime et dont la droiture exige des autres comme d’eux-mêmes. Qui mettent au service de leur quête spirituelle comme de leur vie quotidienne,  toute leur intelligence et leur finesse du cœur. 

Que le Seigneur, qui aime ce qui est droit, accueille dans sa douceur et dans sa paix Hubert, notre ami.

 

Déjà saint Paul, s’adressant aux chrétiens de Théssalonique, leur rappelait que croire en quelque chose, et plus particulièrement pour un chrétien, croire que nul qui n'a été enraciné dans le nom de Jésus-Christ ne peut être jugé ou perdu, voilà qui donne du poids à notre vie. C'est cela que nous voulons célébrer au cours de cette eucharistie. Ces textes bibliques que nous avons écoutés sont autant de portes que nous sommes invités à pousser et qui ouvrent sur un chemin, car l'enjeu de la mission du Christ, c'est d'ouvrir un chemin où l'amour le dispute au néant. Le Christ se veut un guide qui désigne à temps et à contretemps un chemin de vie. Jusqu'à donner sa propre vie. Aussi, lorsque notre regard  est brouillé par des événements douloureux, plus que des paroles qui rassurent, nous avons besoin de paroles qui assurent, qui fondent. Le Christ est là pour ceux qui le désirent. A ce carrefour. Disponible. Discret, Mais d'une présence qui révèle à tous les hommes de bonne volonté, à nous-mêmes,  qu'ils ne sont pas le fruit du hasard ou de la nécessité, mais fils, c'est-à-dire fondés sur un amour, l’amour qui seul sait créer un lien indéfectible que même la mort ne peut détruire. 

 

Là s’enracine notre foi quand notre Espérance proclame que même les tombeaux sont destinés à s’ouvrir. Le Christ est là, disponible, comme celui que la pierre du tombeau n’a pu retenir, pour rappeler que ce que Dieu a fait pour celui qui est son Fils bien-aimé, il le fera aussi pour nous, ses fils, et son fils, Hubert, notre ami.

 

À travers cette eucharistie que nous allons maintenant célébrer, et qui était pour lui un repère majeur et une source vivifiante, j’invite chacun à trouver ses mots pour redire l’Espérance qui le porte. Amen !

 

Philippe REGEARD du CORMIER +