Francis AMANS (6 février 2022)


Francis AMANS membre de l'ANOCR 34-12-48 et décédé le 6 février 2022 anocr34.fr

Nous avons le regret de vous faire part du décès de Francis AMANS le dimanche 6 février 2022 à 80 ans (il en aurait eu 81 le 25 de ce mois).

 

Ses obsèques ont été célébrées en l’église de Saint-Gervais-sur-Mare le 12 février.

 

Claude GRADIT a pu joindre son épouse Christiane et lui faire part de notre peine.

 

Francis, ancien polytechnicien et officier de réserve, a fait une brillante carrière à la SNCF pour terminer directeur régional à Montpellier. Quand il a fait valoir ses droits à la retraite, il a été recruté par le président de la Communauté d’agglomération (à l’époque) de Montpellier pour créer le nouveau réseau de tramway. Mission qu’il a assumée jusqu’à la mise en chantier de la ligne n° 2.

 

Francis était un infatigable animateur, un incroyable génie trouve-tout, grand mélomane et même musicien jouant de la trompette, du piano, voire de la scie musicale. Amoureux de sa commune de Saint-Gervais-sur-Mare dans les Hauts cantons héraultais, il a créé il y a une douzaine d’années, avec un autre natif de St-Gervais, feu le général Jean-Paul FAVREAU, "La journée festive de Saint-Gervais-sur-Mare". Président régional des anciens X et autres associations locales et secondé par Jean-Paul FAVREAU, président de la Bugeaud qui avait entrainé la Saint-Cyrienne, ils avaient battu le rappel et l’ANOCR, tout naturellement, avait adhéré à ce projet avec une participation importante de fidèles.

Depuis plus de deux ans, Francis souffrait des suites d’une opération à cœur ouvert que les médecins n’ont pas su guérir. Malgré son état de fatigue, Francis avait tenu l’an dernier à organiser cette journée festive et il avait participé à son animation.

Francis AMANS adhérent ANOCR 34-12-48 en tenue de polytechnicien en 2018 anocr34.fr
Francis AMANS en uniforme de Polytechnicien, dans lequel il entrait toujours (2018)
Francis AMANS membre ANOCR 34-12-48 et décédé le 6 février 2022 anocr34.fr


Hommage à Francis AMANS

en l’église de Saint-Gervais-sur-Mare le 11 février 2022

par son épouse Christiane

 

Vous aviez l’habitude, par le passé, de voir Francis sillonner le village sur sa bicyclette...

Vous ne le voyez plus depuis bientôt 3 ans...

Vous ne le verrez plus...

Francis nous a quittés le dimanche 6 février, victime d’une terrible maladie cardiaque, incurable...

 

Mais qui était Francis ?

Un homme brillant, généreux, plein d’humour,  avec une grande faculté d’imagination. 

Né dans une famille modeste, son père était militaire, sa mère, modiste. Il perdit, très tôt, son frère Bernard  d’une méningite cérébrale foudroyante. Il connut son père à son retour de captivité, quand il avait 5 ans, et l’appelait Monsieur...  Sa mère reporta tout son amour sur ce fils devenu unique...

 

Très tôt, ses parents se montrèrent soucieux de son avenir, et comme c’était souvent le cas autrefois, il lui fallait un bon métier lui permettant de gagner sa vie. Dès l’âge de 12 ans, il fut placé dans un lycée professionnel où il obtint un CAP de chaudronnier.

 

Très vite, un professeur de dessin industriel détecta chez cet adolescent la possibilité de faire des études. Grâce à la perspicacité de ce professeur, il entra au lycée, et par son désir d’arriver, son intelligence, sa force de travail, il poursuivit ses études jusqu’à l’École polytechnique (promo 62),  et compléta sa formation par une année de spécialisation à l’École nationale des Ponts et Chaussées.

 

Très jeune, il avait manifesté son attirance pour les trains. En sortant de ses études, Il trouva un stage à la SNCF au cours duquel il fit une étude sur le rail qui lui valut d’être remarqué par le directeur général, qui lui proposa aussitôt de l’embaucher. Francis, bien sûr, accepta, mais sous condition... Être embauché au sud de Lyon... Il avait une idée bien ancrée et précise dans la tête, pouvoir aller, le plus souvent possible, au moment des congés, rejoindre Saint-Gervais-sur-Mare où résidaient ses grands-parents. Il a dans, dans ce village, emmagasiné tous ses souvenirs de jeunesse, parties de pêche, chasse, amour de la nature, qui l’ont accompagné toute sa vie. Il a consigné ses souvenirs dans une vidéo, à l’attention de ses petits-enfants.

 

 Mais là ne s’achève pas le portrait de notre Francis.

Il avait une grande ouverture d’esprit, il s’intéressait à de nombreux domaines éloignés de sa culture scientifique. Enfant, il avait  appris la musique, et surtout il s’était tourné vers la trompette, son instrument de prédilection. Mais Francis jouait également d’un instrument peu répandu, la scie musicale ou lame sonore.

Il a voulu, très tôt, donner à Saint-Gervais une envergure hors normes qui le distingue des villages alentours. Intéressé par le Patrimoine, il s’investit avec l’aide de l’association ACAPMOS et le concours des collectivités territoriales dans la restauration du château de Neyran dont les visites attirent les touristes marcheurs.

Il réalisa aussi la restauration de l’orgue, qui anime nos messes et nos concerts grâce à notre organiste Annie Zerby.

Il créa une école d’orgue qui accueille une dizaine d’élèves. Il organisa de nombreux concerts avec les musiciens et chanteurs du village, des concerts de professionnels, des journées festives avec des associations montpelliéraines... Liste non exhaustive...

Il redonna vie à notre clocher. Il fit réaliser un carillon unique dans le département. Chaque jour vous pouvez l’entendre sonner, avant l’Angélus de midi et avant l’Angélus du soir des airs différents.

Il  fit réaliser récemment deux cloches supplémentaires, qui sont en attente d’être installées, et seront baptisées en  2022.

Il n’a pas laissé pour compte le restaurant l’Ortensia qu’il a soutenu, redonnant vie au  domaine de la Pièce.

Le cœur de Francis n’avait pas de frontières, tout le monde y avait sa place, sa fille Pascale et son mari Fabien, Jeanne, Charles ses petits-enfants, ses enfants, moi-même son épouse et bien sûr tous ses amis ici présents ou retenus ailleurs.

Francis, tu es vosgien d’origine, saint-gervaisien de cœur, continue de nous guider pour  servir ce beau village de Saint Gervais que tu aimais tant...

 

Extrait de l’éloge prononcé par Serge Ottawy, ancien de la SNCF

"Polytechnicien, auditeur à l’École supérieure des ponts, vous étiez un scientifique mais aussi vous connaissiez la musique…  En effet, vous étiez un musicien, la trompette, la scie musicale n’avait pas de secret pour vous et je vous ai même vu, un jour, jouer du cornet dans une fanfare à Palavas. 

Mais au-delà, vous vous intéressiez à tout, une curiosité insatiable, plein d’ardeur, indifférent à rien et surtout pas aux hommes.

Je crois que vous auriez pu faire votre cette sentence de Saint Exupéry ; « La grandeur d’un métier est avant tout d’unir les hommes ; il n’est qu’un véritable luxe et c’est celui des relations humaines ».

Les relations humaines vous avez su les cultiver, manager les hommes à l’intérieur de notre maison comme à l’extérieur.

Vous avez su créer des contacts, rassembler des équipes et j’en veux pour témoin ce dernier groupe auquel j’ai eu l’honneur d’appartenir : la mission TGV, un véritable commando. Quelle ambiance ! Au-delà de la technique, que de bons moments de camaraderie vous nous avez fait partager."