André MISSUD (9 mai 2022)


André Missud membre de l'ANOCR 34-12-48 décédé le 10 mai 2022 anocr34.fr

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès du médecin en chef de 1re classe André MISSUD, survenu le 9 mai 2022 à l'âge de 93 ans.

André était en EPHAD à la Ciprière à Juvignac depuis quelques mois.

Il avait un cancer qui s’est soudainement aggravé.

 

Ses obsèques ont eu lieu le 17 mai en l'église Notre Dame de la Paix, à Montpellier, suivies de l’inhumation au cimetière Le Py de Sète.


Courte biographie du médecin en chef de 1re classe André MISSUD

 

  • 1928 à 1946 : naissance et jeunesse à Bône en Algérie
  • 1947 à 1951 : études à Toulouse
  • 1951 à 1957 : École du service de santé à Bordeaux (Santé Navale)
  • 1958 : médecin des armées durant la guerre d’Algérie (District militaire de Bône)
  • 1959 : spécialisation à l’Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées (école du PHARO) à Marseille
  • 1960 à 1963 : médecin-chef du Service de santé de l’armée malgache pour la surveillance des épidémies et maladies endémiques et soins à la population civile de la région d’Ambovombe - Fort Dauphin, Madagascar
  • 1963 à 1968 : médecin-chef du Service de santé de l’armée centrafricaine à l’Hôpital civil de Bossangoa en Centre-Afrique
  • 1970 à 1973 : médecin-chef de l’infirmerie de garnison du Service de santé des Forces françaises en Allemagne de Saarbourg
  • 1973 à 1981 : médecin-chef du Centre de sélection n° 7 à Mâcon (71)
  • 1981 à 1985 : Ministère des anciens combattants à Toulouse – Service des pensions d’invalidité pour les victimes militaires blessées en opération ou internées dans les camps
  • 1985 à 2022 : retraite à Montpellier

Hommage au médecin en chef André MISSUD

par sa fille Marie-Hélène

le 18 mai en l’église ND de la Paix à Montpellier

 

C’était le lundi 9 mai, en fin d’après-midi.

Mon papounet d’amour a rendu trois petits soupirs et puis il s’en est allé.

Dans la sérénité.

Je l’ai serré très fort dans mes bras en lui disant : 

« N’aie pas peur, tu vas rejoindre ton père Charles et ta mère Aîmée. Ne t’inquiète pas, nous sommes là, Nous sommes tous là avec toi ;

Pierrette ton amour, ton amour adoré.

Tes enfants, tes petits-enfants, ta grande famille ».

C’était un jour de grand soleil et de ciel bleu. André adorait le ciel bleu.  

Il était même subjugué par la beauté, par la pureté, par la transparence du ciel bleu, de notre Midi.

Il disait souvent :

« Pas un nuage. Un ciel comme ça mais alors là, c’est exceptionnel. Ex-cep-tio-nnel » en levant le doigt vers le ciel.

Et régulièrement, il évoquait son ciel bleu d’Algérie, celui de son enfance, celui de sa jeunesse à Bône sur la côte Est de l’Algérie dans les années 30-40.

L’Algérie, c’est aussi le pays de Pierrette.

Rencontrée en 1950, épousée en 57 pour donner cette belle lignée.

4 enfants : Jacques, Pierre-Yves, Philippe et moi-même Marie Hélène.  

7 petits-enfants et un arrière-petit-fils tous ici présents. 

Il a ouvert sans retenue ses bras à tous leurs conjoints.

André MISSUD devient le docteur MISSUD en 1957, diplômé de l’école de santé navale de Bordeaux.

Le docteur MISSUD est médecin des armées pendant la guerre d’Algérie à partir de 1958. 

Puis, il se spécialise en médecine tropicale à l’institut du Pharo à Marseille.

Commence alors sa carrière de médecin et d’humanitaire parmi les militaires :

sa première affectation en 1960 :

c’est Ambovombé dans le sud de Madagascar…

Il est le seul et unique médecin à des dizaines de kilomètres de chemin de brousse à la ronde,

pour secourir les populations civiles, 

pour surveiller les épidémies,

pour soigner les maladies endémiques : la lèpre, la peste, le choléra, et la rage.

En 1963, il est médecin-chef de l’hôpital civil de Bossangoa en Centre-Afrique. Son quotidien c’est : blouse blanche et Land-Rover.

Ainsi pendant la majeure partie de sa carrière, le docteur MISSUD va soigner, opérer, soulager, sauver les civils aussi bien que les militaires dans des conditions sanitaires précaires et dégradées.

En 1970 il est médecin-chef dans les forces françaises à Saarburg en Allemagne.

Puis en poste à Mâcon et enfin à Toulouse.

Pour son engagement, le médecin-colonel MISSUD a été fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite. Il a été décoré de la croix de la Valeur militaire avec 2 étoiles.

 

André avait 93 ans. C’est une vie longue et belle toute entière tournée vers ses deux passions :

la médecine et la famille.

La famille ? C’est 65 ans de mariage et de ciel bleu avec Pierrette. 

UN Ciel bleu sans nuage et sans orage.

Pendant toute cette vie André c’est la droiture, la rigueur et l’humilité. 

Sans le revendiquer, il incarne à la perfection l’idée philosophique développée par Saint Augustin, évêque de Bône, qu’André admirait tant :

« Le vrai bonheur c’est de continuer à désirer ce que l’on possède ».

 

Les derniers mois de cette existence hors du commun, c’était l’EHPAD "La Cyprière" à Juvignac. 

Dans le petit secteur, il parvient à nouer des liens d’amitié profonde et de complicité avec les autres résidents : Michel, Mado, Antoinette, Bernadette, Aline, Dominique…  

S’ouvrant aux autres plutôt que de se recroqueviller dans son appartement.

Il était aussi  apprécié des soignants, Alain, Alcinda, Marion, Shahima, Behija.

Au bout de cette cérémonie, nous allons prendre la route à destination du cimetière Le Py de Sète où il sera inhumé dans le caveau familial, à portée de voix de la tombe de Georges Brassens. 

Cette route-là était sa préférée. 

C’est une route qui parle de ses parents Charles et Aimée qui s’étaient fixés à Sète après l’Algérie.

C’est une route enchantée surtout les jours de grand soleil et de ciel bleu.

 

Papa, puissent mes pensées, puissent nos pensées t’accompagner longtemps, longtemps dans ton paradis bleu pour t’offrir la part d’éternité qui te revient.