Randonnée de Saint-Martin-de-Valgalgues (23 novembre 2021)


Randonnée de Saint-Martin-de-Valgalgues le 23 novembre 2021 anocr34.fr

Le regroupement sur le parking du crématorium de Saint-Martin-de-Valgalgues (dans le Gard, en pays cévenol) pouvait laisser penser qu’allait avoir lieu une cérémonie peu réjouissante. Mais non, c’étaient les participants à la randonnée du jour qui se retrouvaient là pour une nouvelle sortie. Malgré la distance à couvrir pour les Héraultais (majoritaires) et des prévisions météo peu engageantes nous étions 20 (pas plus mais surtout pas moins), prêts à prendre le départ pour une randonnée de 10 km (au cours de la reconnaissance nous avons dû raccourcir le parcours initialement prévu car une partie se trouvait en terrains privés). Pour changer du décor habituel qu’offre la garrigue, nous allions nous déplacer à travers d’anciennes exploitations de châtaigniers en pays qui fut autrefois minier. L’exploitation du charbon (plus rentable) supplanta toutes autres exploitations.

Les dernières maisons passées nous sommes entrés dans des bois constitués de châtaigniers et de chênes, empruntant une ancienne calade aux pierres disjointes. La végétation avait revêtu sa parure d’automne, une palette de couleurs allant du vert au roux sombre en passant par toutes les nuances intermédiaires. Les feuilles fanées formaient un épais tapis au sol et bruissaient sous nos pas. Certain·e·s, se rappelant leur jeune âge, traînaient les pieds pour en accentuer le bruit. La pause-café fut encore une fois un moment de détente et d’échanges (café, gâteaux, biscuits, …).  Certainement attiré par l’odeur de ces friandises, un âne solitaire s’avançait sur le chemin, hésitant. Nous sommes allés à sa rencontre pour le rassurer par quelques caresses. Plus loin ce furent quelques chèvres qui nous ont accompagnés.

Arrivés aux premières maisons du Mas-Dieu, le groupe s’arrêta pour écouter Pierre nous présenter les lieux. Le Mas-Dieu constituait un jalon sur la voie Regordane conduisant les voyageurs et les pèlerins du Nord à travers le Massif Central et les Cévennes vers Saint-Gilles (Gard) et la Camargue. Quelques belles façades et l’église romane Saint-Pierre du XIe siècle rappellent ce passé. Le Mas-Dieu était un lieu de halte et de soins médicaux pour les voyageurs depuis les Croisades, sur la route menant à la Méditerranée. À la sortie du village nous empruntons le chemin de la Fontaine des Mamans. Une construction abrite ce qui fut une ancienne fontaine et sur l’une des faces une plaque de marbre dédiée au bienfaiteur. Un certain Charles Blanc fit don à la commune de Laval-Pradel du terrain sur lequel se trouve la source, ainsi qu’une somme d’argent, avec comme recommandation très précise d’apporter, à partir de cette source, l’eau au village, mais également de procéder à rénover la toiture de l’église Saint-Pierre du XIe siècle. C’est ainsi que la Compagnie des mines de La Grand’Combe devait détacher des ouvriers qualifiés pour effectuer les travaux. Ceux-ci achevés, l’inauguration de ce qui était devenu “La Fontaine des mamans” eut lieu le 6 août 1928.

Le cadre de la « Carboussède » fut choisi pour la pause casse-croûte. C’est un ensemble de trois ou quatre mas cévenols restaurés et mis en valeur occupés en permanence ou occasionnellement. Une des résidentes avec qui nous avons bavardé nous apprit qu’elle vivait là à l’année depuis trente ans. Ces mas étant dépourvus d’eau courante et de gaz, les besoins en eau sont couverts par des citernes que remplit l’eau de pluie, le chauffage, lui, étant au bois.

Notre randonnée s’est achevée aux alentours de 14 h après avoir parcouru un peu plus de 10 km avec un dénivelé de 330 m. Tous les participants semblaient ravis de cette sortie.

Jean DUBEAU

 

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