Randonnée de Minerve (2 juin 2021)


Cette randonnée n'était pas prévue à l'agenda ANOCR.

 

Ce mercredi 2 juin, sur proposition de Michel ALAUX, nous nous sommes retrouvés sur le parking surplombant Minerve dans l’Aude. Malgré le temps menaçant nous étions dix prêts à affronter les intempéries.

Le village de Minerve est construit sur un promontoire rocheux au bout du causse, sculpté par les deux rivières la Cesse et le Brian.

Au Moyen-Âge, au cœur d’une région largement acquise au Catharisme, Minerve a été le théâtre d’un épisode sanglant de la croisade contre les Albigeois. En juin 1210, les Croisés conduits par Simon de Montfort installent leur siège devant Minerve. Quatre trébuchets entourent et pilonnent le village. En cette saison les deux rivières sont complètement à sec. Son unique puits, le puits Saint Rustique, est situé au pied de la forteresse et n’est accessible que par une rampe fortifiée. Simon de Montfort réussit à détruire l’accès au puits grâce à la « Malvoisine », un trébuchet situé au-dessus du puits. Après cinq semaines de siège, vers le 20 juillet, assoiffés et affamés, les villageois sont contraints de capituler. Simon de Montfort promet de laisser la vie sauve à la population ainsi qu’aux « parfaits cathares » qui s’étaient réfugiés dans la cité s’ils abjurent leur foi. Tous refusent de se renier et ce sont 140 à 180 parfaits qui périssent dans les flammes. Ce fut le premier bûcher collectif.

Entrés dans la cité par l’ancienne porte nord dominée par la candela, tour vestige du château démoli, nous avons emprunté une ruelle qui nous mena à l’église Saint Étienne de Minerve qui abrite l’autel de saint Rustique. Cet autel, datant de 458 et constitué d’un bloc de marbre blanc d’un seul tenant provenant de Carrare, est le plus ancien de France. Nous poursuivîmes notre visite en parcourant la rue des Martyrs, ruelle étroite pavée qui conduisit les parfaits cathares au bûcher.

Un escalier métallique nous permit de descendre jusqu’au lit de la rivière le Brian que nous traversâmes pour rejoindre un escalier maçonné, sous la pluie qui ne devait plus nous abandonner jusqu’à l’arrivée. Une fois parvenus en bordure de la falaise nous l’avons longée jusqu’à la réplique du trébuchet qui pilonna la rampe d’accès au puits en 1210.

Nous nous sommes dirigés vers le nord pour rejoindre le fond de la gorge et remonter le Brian jusqu’à une très belle cascade dégringolant des rochers. Le pont de Daniel nous permit de traverser le torrent et, passés sur l’autre rive, d’en redescendre le cours. Après une longue côte à gravir ce fut la descente jusqu’au parking.

Il était 12 h 38. C’est à ce moment-là que la pluie cessa enfin de nous harceler après trois heures sans discontinuer. Une fois séchés et réchauffés nous avons pu apprécier notre pique-nique.

Un parcours de 8,340 km pour un dénivelé de 417 m. À refaire mais avec de bien meilleures conditions météo.

Jean Dubeau