Michel DUMARCHÉ (3 octobre 2025)


Le groupement a la tristesse de vous faire part du décès du colonel Michel DUMARCHÉ le 3 octobre 2025 à l'âge de 86 ans.

 

Ses obsèques ont été célébrées le 11 octobre au complexe funéraire de Grammont, à Montpellier.


Éloge du colonel Michel DUMARCHÉ

par le général de division 2s Jean-Louis Bouard

au Centre funéraire de Grammont à Montpellier le 11 octobre 2025

 

Ta mort plonge notre communauté dans la peine. Celle-ci est particulièrement ressentie par tes camarades saint-cyriens de la promotion « BIR-HAKEIM ». Nous étions trois cent trente à franchir l’entrée du camp de Coëtquidan dans les premiers jours de septembre 1961 et nous partagions la même ambition, celle de servir la France dont nous avions tous une haute idée.

Tu as servi pendant trente-six années dans l’Infanterie, l’arme de ton choix, dans trois champs d’action : le commandement direct des hommes, la formation des cadres et les fonctions d’état-major.

Le commandement direct, c’est, dès ta sortie d’Ecole d’Application en 1964, l’enthousiasme de six années de chef de section, d’abord au 142° RI mécanisé à RADOLFZELL, au sein des Forces Françaises d’Allemagne, puis à partir de 1967 à l’École nationale des sous- officiers d’active de Saint-Maixent. Dans ces deux affectations tu t’imposes, d’emblée, par ta rigueur et ton dynamisme.

Doté d’une solide constitution physique, sportif et attiré par la compétition, tu sais faire de l’effort collectif le fédérateur des énergies et un incontournable facteur de cohésion.

Le commandement direct c’est, enfin, la compagnie d’éclairage de la 1re brigade mécanisée dont tu prends la tête en août 1972, après avoir effectué le stage des commandants d’unités puis obtenu le diplôme d’état-major. Il s’agit d’un commandement apprécié et particulier. Organiquement subordonné au chef de corps du 2e groupe de chasseurs à Saarburg, tu es placé pour emploi aux ordres directs du général commandant ta brigade dont ta compagnie constitue un outil essentiel de renseignement. Cette position hiérarchique exige intelligence de situation et réactivité. Tu donnes toute ta mesure dans l’exercice de tes responsabilités en obtenant la confiance et l’estime de tes deux chefs.

Après avoir élargi le champ de tes connaissances universitaires et de tes compétences militaires, tu obtiens le brevet technique d’études militaires supérieures le 1er décembre 1975. C’est le début d’une période de six années consacrée à la formation des cadres.

D’abord affecté comme chargé de conférences, à la direction des études des écoles de Coêtquidan, tu enseignes l’histoire militaire à des jeunes élèves-officiers, attentifs mais volontiers critiques, en mettant en lumière le rôle déterminant du chef, homme de caractère et de décision, juste équilibre entre la pensée et l’action.

Promu au grade de chef de bataillon le 1er octobre 1977, tu rejoins l’École d’état-major à Compiègne en septembre 1980. Professeur de groupe pendant trois années, tu participes à la formation d’officiers de toutes armes, déjà expérimentés, au combat interarmes, au raisonnement tactique appliqué aux grandes unités et aux travaux de rédaction en état-major.

Nommé lieutenant-colonel le 1er octobre 1982, c’est en août 1983 que tu es affecté à l’état-major de la 8e division d’Infanterie à Amiens comme chef du bureau logistique que tu diriges, pendant quatre années, avec compétence et efficacité en montrant un sens affirmé de l’organisation.

En septembre 1987, tu rejoins Issoire comme commandant en second et chef de corps de l’École nationale des sous-officiers d’active. Collaborateur privilégié du général commandant l’école et agissant en totale confiance avec lui, tu cumules les fonctions de directeur de l’administration et des ressources et de responsable du service intérieur dont tu assures la réorganisation. Tu es, par ailleurs, le chef de corps du 86e régiment d’Infanterie, mis sur pied, par l’école en mobilisation, dont il faut assurer l’instruction et

l’entrainement.

Promu au grade de colonel le 1er avril 1989, tu es maintenu dans tes fonctions jusqu’au 30 décembre 1992, date à laquelle tu prends pour trois années les responsabilités de délégué militaire départemental de l’Hérault qui te permettent d’approfondir ta connaissance du département, de multiplier les contacts et d’établir des relations durables, notamment dans le cadre de l’instruction et l’entrainement des réserves.

C’est donc sans transition et sans regrets excessifs que tu abordes une retraite, déjà préparée entre Montpellier et Palavas, avec la volonté, partagée par Danielle, d’en faire une tranche de vie active et enrichissante.

Tu y parviens en t’engageant résolument dans la vie associative, notamment dans le cadre de l’ANOCR et des Anciens et amis de l’EAI : visites culturelles, voyages à la rencontre d’autres civilisations, pratique régulière de tournois et compétitions de bridge, participation aux marches et randonnées dans lesquelles tu tiens à assurer le rôle d’éclaireur de pointe que personne ne songe à te disputer… Jusqu’à l’épreuve de la maladie que tu affrontes avec courage et lucidité, l’aide inlassable de Danielle et le soutien de ta famille à laquelle tu

portes une grande affection.

Au nom de notre promotion, élargie à notre communauté militaire, et en mon nom personnel, je vous prie d’agréer Danielle, Jean-Yves, Philippe, Pierre et tous les vôtres l’expression de notre amitié et de notre profonde compassion.

Michel, tu es resté jusqu’au bout fidèle à ton idéal de jeune officier pour qui l’exercice de l’autorité est d’abord un service.

Colonel, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, tu es maintenant entré dans la lumière de cette autre vie, promise aux justes qui est au cœur de notre espérance.

Adieu...