Éloge du major Lucien BERNABÉ

par le général 2s Bernard PAHLAWAN

le jeudi 25 août 2022 au complexe funéraire de Grammont (Montpellier)

 

Major BERNABÉ, mon cher Lucien,

 

Vous étiez, sans conteste, le plus illustre et le meilleur représentant de l’Amicale des Anciens et Amis de l’EAI, et c’est en tant que dernier président de cette amicale, aujourd’hui dissoute, que j’ai tenu à vous rendre cet ultime hommage.

Vous êtes né le 31 janvier 1935 à Lunel où vos parents étaient cultivateurs. Vous passez une enfance et une adolescence sans problème majeur, élevé avec les principes d’antan et déjà le sens du travail, de la rigueur et l’amour de votre pays, la France. Vous passez un CAP, travaillez avec application et vous vous mariez en octobre 1954 avec Christiane, à Lunel ; elle vous accompagnera dans votre vie pendant près de 67 ans…

20 ans ! Vous êtes appelé sous les drapeaux pour votre service militaire au 405e régiment d’artillerie antiaérienne pour faire vos classes, puis, rengagé pour 2 ans, affecté dans l’arme du train à la 113e compagnie de QG en Algérie, à Colomb-Béchar avec le grade de maréchal des logis. Nous sommes en 1959.

Rentré en métropole, vous rengagez pour un an au titre du groupe de transport 530 à Donaueschingen en Allemagne et un an plus tard au 405e BCS à Horb am Neckar près de Tübingen comme maréchal des logis-chef à l’unité d’exploitation du bataillon.

1965, première affectation à l’EMI de Montpellier comme gradé d’encadrement puis comme comptable carburants. Vous obtenez votre BMP1 de comptable. L’EMI devient EAI en 1967 et vous accumulez de l’expérience dans différentes fonctions techniques et administratives au bureau des effectifs de l’école.

1970, affectation à Paris à la SAACMA (service automobile de l’administration centrale du ministère des Armées), rattachée au 1er RT, comme adjoint puis chef du service exploitation. Vous y resterez près de 8 ans. Admis en 1970 dans le corps des sous-officiers de carrière, vous êtes promu adjudant en 1971 puis adjudant-chef en 1974.

1978, nouvelle affectation, après le long épisode parisien, au centre de sélection n° 9 de Tarascon comme officier du matériel. Vous recevez la croix de la Médaille militaire pour vos conduite et comportement en service depuis plus de 20 ans.

1980, retour à l’EAI de Montpellier où vous occuperez divers postes de responsabilité dans les services de l’école (chef de la section poids lourds ou chef de secrétariat) et au sein du 81e RI, régiment de manœuvre et de soutien. Vous serez même désigné président des quelque 600 sous-officiers du cadre de l’école, lourde tâche, vous en conviendrez !

Vous êtes promu major en juillet 1987 et vous faites valoir vos droits à la retraite en janvier 1988.

 

Très vite, vous adhérez, parmi les tout premiers, à l’AAAEAI qui vient de se former, vous entrez au comité directeur, puis occupez le poste de secrétaire général que vous garderez pendant 18 ans, avec trois présidents successifs (général BOURGUIGNAT, colonel GRADIT, puis moi-même). Vous allez vous consacrer corps et âme à ces nouvelles responsabilités, en quête de nouveaux adhérents, en multipliant les contacts avec l’école dont vous parcourez les couloirs régulièrement. Vous êtes connu de tous et connaissez tous les adhérents. Vos listes d’effectifs sont toujours à jour, même sans l’aide de l’informatique ! Votre sens de l’organisation est reconnu tout comme votre total  dévouement dans le montage des activités de l’association (vœux, journées des familles, assemblées générales, loto…).

On doit y associer l’action de votre épouse Christiane, toujours à vos côtés, elle-même impliquée directement dans d’autres responsabilités au sein des clubs sportifs et artistiques de l’EAI et dans l’organisation des lotos de l’amicale.

Hélas, le transfert de l’école de l’infanterie à Draguignan en 2010 fragilise l’amicale qui finit par être dissoute en 2015. 

Lucien a une dernière mission ingrate à accomplir au sein de l’organe liquidateur de cette amicale à laquelle il avait tant donné. Son moral est atteint ; la fatigue sans doute ; une maladie insidieuse apparait et sa motivation s’estompe. Il fait plusieurs séjours en maison de repos, à Montarnaud notamment. Il décède le lundi 22 août 2022 matin à son domicile.

Merci Lucien pour votre engagement, votre sens du devoir, vos qualités de cœur et votre dévouement Vous pouvez être cité en exemple.

À votre épouse Christiane, vos deux enfants, vos six petits-enfants, vos dix arrière-petits-enfants qui formez une famille très unie et accueillante, j’adresse mes profondes et sincères condoléances et vous assure de toute mon amitié et de la reconnaissance de tous vos amis de l’AAAEAI et de l’ANOCR dont Lucien était devenu adhérent.

 

À Dieu Lucien.