Louis-Jacques FONDVILLE (3 octobre 2025)


Le groupement a appris avec tristesse le décès du général Louis-Jacques FONDVILLE, promotion Ceux de Dien Bien Phu (1953-55), le 3 octobre 2025, dans la matinée, à l'âge de 91 ans.

 

Ses obsèques ont été célébrées le 8 octobre dans la chapelle des Sœurs Franciscaines du Saint-Esprit, à Montpellier.


Éloge du général Louis-Jacques FONDVILLE

par ses petits-enfants le 8 octobre 2025

en la chapelle des Sœurs franciscaines de Montpellier

 

Cher Grand-Père,

Je me tiens, honoré devant vous ce matin pour vous rendre cet hommage. Il y aurait tant à dire, et il est tant difficile de résumer presque 92 ans de vie en si peu de lignes.

Vous êtes né le 4 décembre 1933 à Épinal. Fils d’officier, votre enfance a été marquée par les tensions croissantes en Europe et la guerre qui se profilait. Vous avez grandi entre Tunis et le sud de la France, avec votre sœur et votre mère, souvent loin de votre père.

Vous êtes entré au lycée Saint Joseph en Avignon, puis vous avez rejoint le lycée Sainte Geneviève à Versailles en classe préparatoire. Après de brillantes études, vous avez décidé de servir la France en entrant à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion “Ceux de Diên Biên Phu” (1953-1955).

Sorti d’école, on vous a envoyé défendre la souveraineté française en Algérie, puis en Mauritanie. En 1963, vous êtes retourné sur les bancs de l’école pour en ressortir en tant qu’ingénieur spécialisé en Engins et Missiles. C’est à cette époque que vos qualités et talents ont convaincu Grand-Mère. Vous vous êtes mariés en décembre 1964. De cette union naîtront quatre filles, qui vous rendront fier. À votre grand dam, aucun garçon… Un comble pour un militaire.

Vous avez été envoyé en Allemagne dans un régiment d’artillerie de marine, puis au Cambodge jusqu’en 1972, où vous êtes venu en support aux forces en place. De retour en métropole, vous avez été affecté au Bureau Études de l’état-major de l’armée de terre.

Une fois votre famille complète, vous êtes parti avec cette dernière au Sénégal de 1974 à 1979. Que d’anecdotes familiales à ce sujet ! De retour, vous êtes devenu le Chef de Corps du 41e régiment d’artillerie de marine en Picardie et, à ce titre, colonel. Après une ultime mission loin des vôtres dans les Antilles et la Guyane, au vu de vos compétences techniques, vous avez été affecté à la Direction Générale de l’Armement à Paris jusqu’en 1987. Ainsi, après une carrière au service de la France, vous avez été promu général de brigade, en deuxième section. Vous avez été fait chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre national du Mérite.

Mais votre vie ne s’est pas arrêtée là. Vous avez continué une mission encore plus belle, celle au service des vôtres. En premier lieu, auprès de Grand-mère, de vos filles, de vos parents et de votre sœur. Animé par l’amour de l’engagement et du don de soi, vous vous êtes investi auprès de plusieurs associations, notamment “Frères d’armes”, une organisation dédiée à l’aide et à la formation des officiers étrangers, jusqu’en 2010. Cet engagement vous a valu la Médaille Coloniale.

Vient, j’ose, une de vos missions les plus difficiles : celle de Grand-Père. Vous l’êtes devenu huit fois, et même une fois arrière-grand-père ! Ce rôle, vous l’avez tenu à cœur. Vous nous avez appris la rigueur, le respect, l’exigence, le dépassement de soi, la volonté d’épanouissement et, peut être la plus importante, à tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler.

Ces valeurs, vous vous êtes efforcé de les suivre tout au long de votre vie et dans tous vos engagements. “Servir, c’est aimer en acte”, disait Michel Menu.

Vous vous êtes battu pour le bon Dieu et le bon droit. Une vie de mission à travers le monde, au service de votre famille et de la France. Vous nous avez montré la route par votre exemple, chacun la sienne, mais vers le même idéal.

Nous sommes bien conscients, nous, vos petits-enfants, de la chance que nous avons d’avoir tant appris à vos côtés. Des souvenirs à n’en plus finir : les parties de dames pour les filles et d’échecs pour les garçons ; les whiskys avec eau pétillante en début d’après-midi ; les photos et trésors de Saint-Cyr entre garçons ; les nombreuses balades en écoutant vos histoires. Et tant d’autres… Vous nous avez aimés.

Il y a encore quelques jours, au téléphone, vous nous déclariez que vous étiez heureux et fier de vos petits-enfants. À Grand-Mère : “Seul le résultat compte.” Pour vous : “Seule la mission compte.”

Cette ultime mission, cher Grand-Père, est réussie.

Ultime ? Non, il vous faut maintenant trouver le chemin du ciel. Comptez sur nos prières et, sans rien risquer, je peux vous assurer de celles de ceux qui vous attendent là-haut.

Vous avez accompli une vie d’honneur et de bravoure. Dans tous vos engagements, auprès de votre famille, au service des autres et dans la foi.

Il était de tradition de dire aux futurs chevaliers : “Allez chercher vos modèles au ciel.” Cher Grand-Père, nous ne manquerons plus de lever les yeux.

À Dieu.

François-Xavier