Jacques VIDAL (3 septembre 2017)


Le commissaire en chef de 1ère classe de la Marine Jacques VIDAL est décédé le 3 septembre 2017.

Il a servi comme chef des SA sur la Jeanne et il a été directeur financier de l’ASA, entre autres fonctions.

Les obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Bernard de Lattes le jeudi 6 septembre 2017.


Éloge du commissaire en chef de 1ère classe de la Marine Jacques VIDAL

Jacques, né le 31 mai 1931 à Saint-Louis (Sénégal), fait ses études primaires et secondaires à Montpellier où résident ses grands-parents maternels, puis à Paris où il obtient un DES "droit et économie politique" à la faculté et le diplôme de l’IEP de Paris en 1952. Il est brillamment reçu au concours d’entrée à l’École du commissariat de la Marine à Toulon la même année.

Nommé à l’issue commissaire de l’aviso "Dumont d’Urville", il sillonne l’Extrême-Orient (Japon, Hong-Kong, Indochine, Philippines, Indonésie et Singapour) pendant deux années avant d’être affecté à l’état-major franco-britannique d’exploitation du canal de Suez en 1956. Il est sur place lorsque Gamal Abdel Nasser, président égyptien, nationalise le Canal, provoquant l’expédition franco-britannique en appui d’Israël.

Après une affectation d’un an (57-58) à l’escadre de la Méditerranée (escorteur d’escadre d’Estrées), basé à Toulon, il rejoint le service du commissariat de la base française de Bizerte de 1958 à 1961 et connaît la rupture des relations entre la Tunisie et la France entrainant une crise aiguë et de violents combats avec le renfort de 7000 parachutistes français intervenant à partir de l’Algérie.

Il est ensuite successivement commissaire de croiseur antiaérien "de Grasse" où il fait le tour du monde en 1962, puis du croiseur Colbert alors qu’il est en grand carénage à Brest.

De 1963 à 1967, il est à Brest, chef du bureau "Contentieux et dommages" au service des approvisionnements de la Flotte du port de Brest. 

Il est commissaire principal et se marie le 1er octobre 1965 avec Mireille qui est infirmière militaire.

En 1967-1968, il est en poste à la Flottille de l’Atlantique et embarque pour la dernière fois sur le bâtiment amiral (escorteur d’escadre Surcouf) où il cumule les fonctions de commissaire de la flottille et du "Surcouf". Après l’Atlantique, la Flotte met le cap sur la mer baltique avec notamment une escale à Leningrad avec excursion à Moscou à l’invitation de l’amiral Gorchkov, chef d’état-major de la Marine soviétique.

Jacques Vidal enchaine ensuite une série d’affectations parisiennes à la SNI (société nationale immobilière), au Bureau des études de la direction des services financiers de la Marine, au Service des marchés généraux du Commissariat de la Marine, chef du service "Administration générale" à la Direction du Commissariat de 1976 à 1978.

De retour à Brest pour 4 ans, il assure de nouveau mais à une échelle beaucoup plus importante les mêmes fonctions de chef du service "Administration générale".   

Après avoir respiré l’iode marin une dernière fois, Jacques Vidal terminera sa carrière dans les brumes parisiennes : quatre ans comme chef du bureau financier de l’ASA (action sociale des armées) assurant de fait la tutelle financière de l’IGESA (Institution de gestion sociale des armées), quatre ans à la Direction centrale du Commissariat de la Marine pour terminer sa carrière comme Chef des Services généraux du Musée de l’Air et de l’Espace tout en étant conseiller du directeur du musée. Il pose la casquette en 1992.

Il est chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite et chevalier de l’Étoile d’Anjouan.

 

C’est une carrière bien remplie au service de son pays mais Jacques, au profil de moine-soldat, menait parallèlement une vie familiale et intérieure très profonde.

Quatre enfants sont issus de son union avec Mireille : Marie-Christine, Marie-Laure, Jean-Marie et François ; il a su trouver du temps pour assumer des responsabilités dans le scoutisme en région parisienne et pour s’adonner à sa passion des arts et des lettres en pratiquant lui-même le modelage, en peignant à la gouache et en écrivant des poésies.

Érudit, latiniste, mais aussi polyglotte et ouvert aux autres, il était apprécié de tous.