Didier DUFRENNE (9 juillet 2017)


Didier DUFRENNE est décédé le dimanche 9 juillet 2017 à l’âge de 73 ans.

Il a servi dans l’artillerie et l’ALAT. Il est mort des suites d’un cancer qui s’était généralisé. Il habitait Saint-Thibery où il vivait seul. Il est père de trois enfants.

Didier était le fils du colonel Gaëtan DUFRENNE, ancien commandant en second de l’EMI à Cherchell puis à Montpellier, président du groupement 34 de l’ANOCR de 1974 à 1983 et de Suzanne DUFRENNE omniprésente dans notre communauté jusqu’à son décès en août 2012.

Il était le frère de Béatrice MALIGE-DUFRENNE, cinéaste et réalisatrice du film "Faire la guerre à la guerre" projeté dans le cadre des conférences de garnison le 19 novembre 2015.

 

Éloge du chef d’escadron Didier DUFRENNE

le 15 juillet 2017 lors de la célébration religieuse à Montpellier-Grammont.

  

Mon Commandant, cher Didier,

 

C’est bien volontiers, à la demande de ta sœur Béatrice, et en mémoire de ton père, le colonel Gaëtan Dufrenne, mon grand ancien et lointain prédécesseur à la présidence du groupement "Hérault" de l’Association nationale des officiers de carrière en retraite, des veuves et orphelins d’officiers (ANOCR) et aussi en souvenir de ta mère Suzanne que j’aimais beaucoup, que je vais rappeler ton beau parcours professionnel et associatif.

La fibre paternelle et certainement ton sens du devoir te conduisent dès 1961 alors que tu es encore lycéen, à te porter volontaire pour suivre les stages de la PME (préparation militaire élémentaire) et de la PMP (préparation militaire parachutiste) à Saint-Maixent-l’École dans les Deux-Sèvres. À l’issue, tu es retenu pour suivre le stage de la PMS (préparation militaire supérieure) qui donne un accès direct à la formation d’officier de réserve lors de l’appel sous les drapeaux. La situation politique du moment en Algérie et le fait que tu sois né dans cette France du sud de la Méditerranée ont conduit à l’élimination arbitraire de ta candidature.

Ta volonté de servir ton pays te pousse à t’engager au CIS-ALAT de Nancy en 1962. Ce Centre d’instruction des spécialistes de l’ALAT (aviation légère de l’armée de Terre) devient de fait, quand tu y mets les pieds, une annexe de l’ENSOA pour former les sous-officiers spécialistes de l’ALAT. À cette époque, le personnel de l’ALAT est géré par l’Artillerie et c’est pourquoi tu es dans cette arme. Tu deviens sous-officier et tu suis avec succès un stage de mécanicien-radio à l’École de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air de Rochefort.

En 1965, pour ton premier poste, tu es affecté au Peloton ALAT de l’École d’application du Train. Et là, on peut déjà percevoir ton envie de t’instruire. Tout en satisfaisant pleinement tes fonctions, tu poursuis ta formation continue. Tu obtiendras les brevets de mécanicien-radio de bord et de chef de section.

En 1968, tu es muté au 3e GALAT (groupement ALAT) à Rennes-Saint-Jacques. Tu y seras chef d’atelier radio et tu obtiendras tous les examens de ta spécialité BMP 1 et 2 (brevet militaire professionnel), tu seras promu maréchal des logis-chef puis adjudant et toujours avide de découverte, tu te porteras volontaire pour aller faire le stage commando au bout de la Bretagne, à Quelern dans la presqu’île de Crozon. Tu es alors adjudant de batterie, chef de section à l’instruction, examinateur régional…

En 1973, tu accèdes à l’épaulette et après ton année de formation à l’École d’application des transmissions à Montargis, tu es muté au 5e RHC (régiment d’hélicoptères de combat) à Pau. Tu y cumules les fonctions d’officier de transmissions, d’officier des détails et de chef de section à l’instruction. Mais apparemment, cela ne te suffit pas et tu trouves le temps de suivre les cours d’ingénieurs du CNAM (conservatoire national des arts et métiers) et ceux d’EURELEC (Institut européen d’électronique et d’informatique) en candidat libre. En 1977, tu es désigné pour suivre le stage d’officier mécanicien des matériels de transmission à l’ESAM (école supérieure d’application du matériel) et après un nouveau stage à l’ESEAT (école supérieure de l’électronique de l’armée de Terre) à Rennes où tu obtiendras le certificat technique en informatique en 1980, tu rejoins l’École d’application de l’artillerie à Draguignan pour y assurer les fonctions de chef du service informatique.

Capitaine, tu dois effectuer le temps de commandant d’unité élémentaire. Il te sera confié le commandement de la BCS (batterie de commandement et des services) au 6ème RA (régiment d’artillerie) à Phalsbourg de 1984 à 1986. Tu es muté ensuite pour la dernière fois à l’ESALAT (école de spécialisation de l’ALAT) dans ton domaine de prédilection où tu n’as cessé de te perfectionner et tu te verras félicité par le colonel commandant l’école pour l’excellence de ton travail. Tu boucles ainsi ta vie militaire dans cette école où tu l’as commencée. Tu seras nommé chevalier de l’ONM et promu chef d’escadron dans les réserves en 1990.

Depuis 1990 et jusqu’à ce jour, à l’instar de tes parents, tu adhères à l’ANOCR. Tu seras membre du comité directeur du groupement basco-landais, puis dans l’Hérault, l’Aude et à nouveau dans notre groupement quand tu es venu habiter à Saint-Thibery. Tu manifestais régulièrement ton soutien indéfectible aux armées en réagissant à toutes les décisions qui ne te paraissaient pas vouloir donner les moyens adaptés aux besoins de notre défense et les occasions, hélas, étaient nombreuses.

Compte tenu des toutes dernières informations, j’ai bien peur que tu ne t’agites encore là où tu seras.

Repose toutefois en paix cher Didier.

 

Colonel (er) Claude Gradit, président de l’ANOCR 34