Grotte Chauvet et gorges de l'Ardèche (1 juin 2017)


         Nous étions tous présents pour ce départ matinal fixé à 7h30 à Saint-Aunès, certains encore un peu ensommeillés, mais quelle joie de se retrouver ! René, notre chauffeur de car nous a conduits en douceur, autoroute, puis nationale qui très vite devint sinueuse. Ceux qui ne sommeillaient pas trop, ou avaient pris connaissance du document explicatif distribué (1), purent admirer le paysage varié : vastes plaines où les cerisiers regorgeaient de fruits, forêts où dominaient les châtaigniers, bref, c'est un vrai confort que de dominer ainsi la nature, sans avoir à se préoccuper de la conduite.

 

            Nous sommes arrivés avant l'heure, notre ami, Robert Olivier (2) nous attendait, il avait déjà réglé toutes les formalités concernant cette journée, avec la visite du site de "l'Espace de Restitution de la Grotte Chauvet". Il nous restait assez de temps pour flâner dans le site, très bien conçu pour accueillir les nombreux visiteurs qui s'y pressent. Nous avons été séparés en 2 groupes, le premier était prévu pour 10 h 30, et le second 10 minutes plus tard. Parmi les visiteurs, beaucoup de scolaires, pas bien grands et que nous découvrirons très intéressés dans la galerie de l'Aurignacien (aurochs).

 

            Ce vaste ensemble permet de déambuler tranquillement tout au long de ses sentiers qui ne sont pas sans rappeler notre zoo de Montpellier ; les différents lieux sont bien indiqués, et c'est sans difficulté que nous nous dirigeons vers le but de notre voyage : cette grotte reconstituée en plein cœur de l'Ardèche, tout près de Vallon Pont d'Arc.

 

            Tout est parfaitement organisé, et lorsque c'est notre tour, une guide nous accueille et nous munit d’un casque audiophone nous permettant d'entendre toutes ses explications sans se gêner, ni gêner les autres groupes. Nous pénétrons dans ce lieu où la faible lumière contraste avec le soleil éclatant de l'extérieur. Nous allons de découverte en découverte... tout d'abord comme dans toutes les grottes, nous voyons des concrétions de calcite, puis nous avançons dans la salle des Bauges, riche en ossements d'ours qui hibernaient dans la grotte. 36000 ans avant notre ère, sévissait la période glacière, et les ours étaient nombreux, de même que toutes sortes d'animaux que nous découvrirons sur les parois, bien restitués par les hommes de ce temps, mais seuls les ours y ont trouvé refuge.

           

            Au fur et à mesure de notre progression, les techniques et les réalisations changent, se perfectionnent. Nous passons des dessins obtenus avec des paumes de main rouges : simple décor, puis formant un animal, et aussi des mains positives et négatives… puis au tracé précis, très blanc, avec le doigt gravant la roche, traçant un cheval plus vrai que nature – un hibou à la tête tournée vers nous, alors que son plumage est celui de son dos…et enfin les dessins au charbon de bois, très nuancés, très vivants, très variés…. : chevaux – cerfs – rhinocéros : (seule la femelle porte ces immenses cornes) – mammouth – ours – panthère – lion des cavernes (sans crinière). Ce qui dénote une parfaite maîtrise de la paroi et de ses contours utilisés pour participer au mouvement, car ces animaux ne sont pas statiques, mais en pleine action ! Nous arrivons enfin au « grand panneau des lions » chassant les bisons... La paroi a visiblement été préparée pour laisser se déployer la scène très réaliste dans toute sa splendeur !

 

            Je voudrais rester plus longuement afin de capter tel ou tel détail, mais l’éclairage baisse et s’arrête après chaque présentation de notre guide, la visite est en temps limité, puisque nous sommes si nombreux, sans qu’à aucun moment les groupes ne se gênent. Notre guide précise : que si les ours étaient « des habitués », les hommes ne vivaient pas dans cette caverne, mais en avaient fait comme leur sanctuaire, dessinant les animaux de leur époque, énormes, dangereux pour la plupart…. que les différentes méthodes de dessin cohabitaient en quelque sorte, que beaucoup de « signes » présents n’ont pas été interprétés, qu’il y a encore beaucoup de questions sans réponses ; mais que l’œuvre est là, bien présente, bien réelle et nous fait découvrir ces hommes évolués, vivant 36000 avant nous !

 

            Nous partons vers la galerie des Aurignaciens dans laquelle se trouvent représentés, grandeur nature, les principaux animaux vivant à cette époque : ils sont énormes ! Noua avons le lion des cavernes prêt à bondir, un mammouth laineux aux cornes démesurées, en arc de cercle, un cerf aux bois de 3 m d’envergure…  et des hommes vêtus de peaux de bêtes s’activant avec les outils de leur temps. Dans cette galerie, différents ateliers sont proposés, mais surtout grâce aux écrans tactiles nous pouvons apprendre beaucoup de choses, selon les questions que nous nous posons, et auxquelles les réponses nous sont données. Voilà que nos jeunes amis scolaires nous ont rattrapés, et ont pris d’assaut ces fameux écrans, dont ils se servent avec beaucoup de maîtrise et d’intérêt. Place aux jeunes, nous allons nous diriger vers le restaurant, alors que quelques uns passent d’abord par la boutique… Il fait très chaud, et je préfère m’asseoir avec une bière bien fraîche en compagnie de quelques amis.

 

            Très bon repas, celui « du lion » - moment de détente avant de reprendre la route vers les Gorges de l’Ardèche, le ciel se gâte un peu… Passage à la boutique afin d’acheter le journal hors-série sur la Grotte Chauvet, conseillé par notre ami Robert Olivier.

 

            Nous continuons donc notre journée et arrivons au site « Vallon Pont de l’Arc », et c’est très beau, mais la pluie se met à tomber, pluie d’orage pas très agressive. Les arbres très denses bouchent un peu l’accès à ce pont naturel sculpté dans la roche. C’est le départ de nombreux parcours en canoës, pour franchir les quelques 20 km de cette Ardèche impétueuse. Danièle et Michel Dumarché l’ont fait dans le temps, non sans avoir eu quelques passages difficiles à maîtriser… Nous nous contentons de contempler le site, en admirant également toutes les grottes qui s’ouvrent dans le rocher. Nous repartons pour nous arrêter de l’autre côté, et là, nous dominons ce Pont, l’Ardèche et ses berges, c’est vraiment un très bel endroit.

 

            Tout au long de notre retour jusqu’à Pont Saint Esprit, nous sinuons au-dessus de l’Ardèche, et pouvons admirer le paysage. Tout au long de cette route, il y a moult grottes : de la Madeleine – de Saint Marcel – des Huguenots – etc. mais nous ne nous y arrêterons pas. Nous avons fait provision d’images –  de découvertes - de connaissances – de beauté et d’amitié. Un grand merci à tous ceux qui se sont donné le mal d’organiser cette belle journée.

 

            Il est 19 heures et nous voici de retour à Saint-Aunès – nous nous séparons la joie au cœur, heureux de ce temps partagé entre amis.

 

Annie EYCHENNE

  

(1)  Document à la fois succinct et très complet, en fichier joint

(2)  Robert Olivier, adhérent ANOCR 34, habite dans l’Ardèche à quelques kilomètres du site et c’est lui qui a préparé cette sortie, transport excepté.

 

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