Les Arches de la Mémoire, Castries à l'heure américaine (1-2 juillet 2017)


Article mis à jour le 1er août 2017

L’an dernier, lors de l’acte I de cette commémoration initiée par la ville de Castries et les Amis du château de Castries, le général d’armée Elrick Irastorza, véritable instigateur et metteur en scène de l’évènement, nous avait donné rendez-vous pour les 1er et 2 juillet en  annonçant une cérémonie riche de sens et de nombreuses activités.

Il a tenu parole. Le programme très éclectique devait attirer un large public.

L’acte II a tenu toutes ses promesses. Vous allez pouvoir en juger mais la foule n’était pas au rendez-vous malgré un grand succès. Les absents ont manqué quelque chose.   

Dans ce cadre majestueux du château qui n’appartient plus à la famille de La Croix de Castries (ne pas prononcer le i) mais à la ville de Castries (prononcer le i), par un temps superbe, tout s’est enchainé sans heurt avec des intervenants de très grande qualité. Les personnages costumés ajoutaient une note plaisamment colorée. Tout avait été mis en œuvre pour être agréable et répondre à l’attente du visiteur.

Les photos transmises par l’association « Les Amis du château de Castries » montrent l’ambiance.

Il n’y eut qu’une seule fausse note pendant le concert de jazz, non pas du fait des orchestres mais de celui de la météo. La fraîcheur de la soirée a transi les spectateurs mais l’enthousiasme n’a pas fléchi. La chanteuse française de l’orchestre issu de la musique des parachutistes qui était en robe du soir n’avait que son tatouage pour la protéger du froid mais la voix est restée chaude jusqu’au bout de la nuit.

 

L’inauguration de la "Place des Poilus de 1914-1918" a donné tout son sens à ce rendez-vous historique :

"La cérémonie à laquelle vous allez participer s'inscrit dans la longue et riche histoire de Castries et des liens historiques mais  peu connus qui unissent notre ville aux États-Unis d'Amérique.

Après avoir déclaré leur indépendance de façon unilatérale le 4 juillet 1776, les 13 colonies  durent combattre avec acharnement leurs colonisateurs britanniques pendant plus de 7 ans avant que ne soit ratifié, à Paris, le traité établissant définitivement cette indépendance. La France y a pris une part active et si l'histoire a surtout retenu le nom de La Fayette, la famille de La Croix de Castries y a joué un rôle tout à fait déterminant : Charles Eugène Gabriel de La Croix de Castries, grand ministre de la Marine de Louis XVI, gouverneur de Montpellier et de Sète, a conçu la manœuvre d'ensemble qui allait conduire à la défaite des Anglais tandis que son fils Armand-Charles-Augustin combattait à Yorktown sous les ordres de Rochambeau et qu'un proche parent, Anne-Jean-jacques-Scipion, affrontait la Marine anglaise au large des côtes, notamment à bord de l'Hermione.

En cette année de commémoration du centenaire de l'entrée en guerre des Américains à nos côtés pendant la Grande Guerre, il convenait de se souvenir de cette histoire partagée entre nos deux pays.

L'an passé nous avons honoré les 57 poilus dont les noms sont gravés sur ce monument au cours d'une soirée mémorielle au château. Monsieur Pastor, maire de Castries a souhaité prolonger cet hommage en inaugurant aujourd'hui, devant ce cimetière et avenue du 11 Novembre, la Place des Poilus 1914-1918."

 

Après cette inauguration à laquelle assistaient de nombreuses associations patriotiques et d’anciens combattants, les drapeaux en font foi, le dispositif se déplaça à l’intérieur du cimetière où est érigé le monument aux morts de la commune. Et là, pour inscrire ce lien entre Castries et les États-Unis dans le marbre, le maire, Gilbert Pastor et l’attaché de défense américain près l’ambassade de France à Paris, le colonel Chapman, ont dévoilé une plaque au nom du soldat américain James Tudor.

"James Tudor était un des deux millions de jeunes soldats américains déployés progressivement en France entre juin 1917 et l'été 1918. Originaire de Williamsburg, la ville où les troupes françaises et américaines firent leur jonction avant de marcher sur Yorktown en 1781, il est mort pour la France en Argonne le 9 octobre 1918, tout près de la nécropole de Romagne-sous-Montfaucon où il repose aujourd'hui au milieu de 14246 de ses camarades. Castries a fait fleurir sa tombe ce matin et, en dévoilant une plaque à son nom et en mémoire des 116516 Sammies tombés en France pendant la Grande Guerre, nous voulons seulement associer dans un même hommage solennel nos Poilus castriotes et leurs camarades américains venus mourir chez nous pour le Droit et la Liberté et rappeler les liens historiques unissant Castries et la République naissante des États-Unis d'Amérique."

 

Je laisse le soin de conclure à notre ami le général Irastorza :

"Aujourd’hui, on ne peut plus commémorer de façon classique mais il faut créer un événement autour du fait dont il convient de se souvenir. À l’extrême c'est l'entrée du Queen Mary 2 à Saint-Nazaire pour se souvenir de l'entrée en guerre des USA. Il y a eu des cérémonies bien sûr, un concert, des expositions etc... Ce qui compte c'est la trace laissée dans les esprits."

 

Merci Mon général, merci à tous ceux et celles qui ont trempé dans cette aventure et qui ont fait revivre une belle page d’histoire. Nul doute que celles et ceux qui ont vécu tout ou partie de cette commémoration en garderont des traces.

Claude Gradit

 

PHOTOS

VIDEO (association Picholo Camargo) ajout du 1/8/2017