À travers l’histoire du monde des fusées, la France a tenu sa place et s’est révélée, dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un des moteurs essentiels de la construction de l’Europe spatiale.

La conquête de l’espace, prophétisée et imaginée par Jules Verne, puis préparée par les travaux des grands précurseurs OBERTH, KOROLEV, VON BRAUN, devient réalité le 21 avril 1961 par l’envoi du premier homme dans l’espace, Youri GAGARINE, citoyen soviétique, à bord de la capsule Vostok propulsée par la fusée Soyouz. Puis à l’issue d’une course acharnée entre l’URSS et les États-Unis ayant pour objectif l’envoi d’un homme sur la Lune, c’est l’apothéose : le 21 juillet 1969 l’Américain Neil ARMSTRONG est le premier homme à poser ses pieds sur la Lune. La France, quant à elle, entre dans la cour des grands le 26 novembre 1965 avec le lancement réussi du satellite A-1, baptisé Astérix, depuis la base d’Hammaguir en Algérie, à l’aide d’une fusée Diamant-A. Elle devient alors la troisième puissance spatiale de l’histoire après l’URSS (1957) et les États-Unis (1958). Sous son impulsion ainsi que celle du Royaume-Uni et de la France, va naître, en 1975, l’Agence Spatiale Européenne, ESA selon son sigle en anglais. Elle compte aujourd’hui vingt États membres et mène différentes activités couvrant l’ensemble du domaine spatial : développement de lanceurs spatiaux, de satellites de navigation et de positionnement ; vols habités en coopération avec les États-Unis et la Russie ; exploration du système solaire et de l’Univers, grâce à la mise au point et au lancement de sondes spatiales ; développement des télécommunications spatiales ; surveillance de la planète Terre par des satellites spécialisés… Pour ce faire la France a créé, à partir de1965, le « Port Spatial de l’Europe » à Kourou, en Guyane française. De ce site ont été lancées, dès 1968, les fusées Diamant, Ariane, Soyouz (soviétique), Véga. Aujourd’hui la conquête spatiale vise principalement à envoyer une mission vers Mars, à partir d’une station lunaire. Ce programme ambitieux nécessite une très large coopération internationale.

Mais l’Espace est devenu un Outil et un enjeu de Souveraineté, le Cyberspatial est un lieu de Conflictualité. L’Europe a perdu la bataille de l’internet et de la plus grande partie des flux d’informations. Face aux menaces de la cyberguerre spatiale le gouvernement a défini nos priorités : observation, géolocalisation, communication et renseignement d’origine électromagnétique. Soit un renforcement de la surveillance, une autodéfense et un durcissement des satellites, un renforcement de notre stratégie industrielle spatiale. Toutes ces mesures entrainant une nouvelle organisation du commandement spatial, l’armée de l’Air devenant armée de l’Air et de l’Espace.

Enfin la conquête de l’espace se tourne aujourd’hui vers l’exploration lointaine : soit la quête des origines de l’Univers, la quête de la vie extraterrestre, l’exploration du système solaire.

Colonel Air (er) Claude de FIRMAS

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