Zdzislaw CZTERNASTEK (10 septembre 2018)


Nous avons le regret de vous faire part du décès du lieutenant-colonel Zdzislaw CZTERNASTEK le 10 septembre 2018. Il aurait eu 85 ans le 17 septembre.

Les obsèques ont été célébrées le vendredi 14 septembre, en l'église Saint Bernard de Lattes (34).

 

Il était officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, officier de l'ONM, croix de la Valeur militaire avec plusieurs citations, et chevalier des Palmes académiques.

Chasseur alpin devant l'Éternel, il portait fièrement les traditions "chasseurs". Dans toutes les cérémonies, il ne manquait pas d'arborer la tarte.

D'un naturel chaleureux et généreux, il se dévouait pour de nombreuses causes, notamment au profit des personnes handicapées.


Hommage à un grand homme

 

Le Colonel Zdzislaw CZTERNASTEK était un ami.

Alors vous allez dire il est facile de parler d’un ami.

Et quand c’est un ami de cette trempe, la tâche peu sembler plus simple.

Et bien détrompez-vous.  Parce que c’est un honneur d’avoir connu un tel homme.

 

Le Colonel CZTERNASTEK, officier de la Légion d’honneur, Médaille militaire, officier de l’ordre national du Mérite, chevalier des Palmes académiques. Autant dire que ses mérites émérites ont été reconnus par la nation et récompensés par les plus hautes distinctions.

Né en 1933 dans le nord de la France au pays des corons, il connait les affres de la guerre. Pour subvenir aux besoins de sa mère, car orphelin de père, il descend à 14 ans à moins 857 m au fond de la mine une partie de la nuit. Dans la journée il va à l’école. Et ce durant 6 ans jusqu’au concours d’entrée à l’école des mines qu’il ne pourra présenter car c’est l’âge du service militaire. 

Appelé il part en Allemagne dans les troupes d’occupation de 1954 à 1955 au 5e BCP. Il sera sergent à ce moment.

Il est ensuite projeté en Algérie à MISSERGHIM. Ensuite Tlemcen et direction le Maroc avec de difficiles missions dans le Rif de TAZA-FEZ. Puis Aïn Sefra.

Il est dégagé des obligations militaires après 31 mois de service opérationnel avec le grade de sergent-chef. C’est à ce moment qu’il choisit le métier des armes. 

C’est également à ce moment qu’il rencontre, comme il se plaisait à le dire, la plus jolie fille de Tlemcen, Lucie. Il l’épouse le 1er décembre 1956. Ils auront 4 enfants.

Enchainant les opérations de combat, il saute sur une mine et accumule les distinctions. Il sera cité deux fois dont une « brave au feu ».

Après six ans de combats il est de retour en métropole chez les chasseurs alpins du 7e BCA. 

1960. il est reçu aux 2 brevets d’arme 2e degré.

1963. Nommé au grade d’adjudant. Décoré de la médaille militaire.

1966. Reçu au concours des officiers techniciens de l’École militaire de Saint-Maixent.  

1967. Il est nommé sous-lieutenant et est muté au 6e BCA.

1971. Devient officier instructeur de tir à l’EAI de Montpellier.

1975. Nommé capitaine et muté à Rouen au 39e RI.

1977. Affecté au 37e BCA à Annecy.

1980. Il demande sa mise à la retraite.

Démobilisé. Oui mais pas pour longtemps. Il est aussitôt appelé par les services du ministre de la Défense pour servir derrière le "rideau de fer" dans les services de renseignement dont les missions relèvent du secret défense.

Il sera dégagé des cadres en 1998 avec le grade de lieutenant-colonel après 35 ans de service.

Un sacré parcours qui laisse supposer une grande intelligence mais aussi une persévérance et un courage à toute épreuve.

 

Enfin à la retraite, tranquille chez lui à Maurin. Pensez-vous qu’il va rester sans rien faire ? Non, Il s’engage au service de la commune et en devient maire adjoint pendant 12 ans.

Il s’engage également auprès de 23 associations et dans chacune il n’est pas actif, mais très actif. 

Il se lance ensuite dans la réalisation de conférences durant 30 ans ; il en fera plus de 50. Monte Cassino, Marie Curie, les femmes de la Légion d’honneur et bien d’autres sujets qu’il prépare avec soin. 

La dernière pour les élèves de 3e du collège de Villeneuve-lès-Maguelone avec comme sujet la bataille de la Somme, où j’ai eu le plaisir d’être à ses cotés avec deux de ses petits-enfants, Marine et Christian.

Natif de parents d’origine polonaise, il a fait le choix de la France. 

Une France qu’il a aimée passionnément, qu’il a servie de toute son âme. 

D’abord avec les armes ensuite avec sa plume et sa verve.

J’ai eu l’honneur de recevoir les médailles que je porte de ses mains.

Il restera pour moi, un maitre à penser, un modèle comme on n’en rencontre qu’un dans sa vie.

 

Claude BALSAN

Président de la Sidi Brahim 34

Président de l’UNC Villeneuve-lès-Maguelone