Henri COSTE (31 décembre 2018)


Nous avons le regret de vous faire part du décès du général Henri COSTE le 31 décembre 2018, à l’âge de 84 ans, dans sa maison de retraite (Béziers). Il était officier de la LH et officier de l’ONM.

Henri, artilleur parachutiste, ancien du 35e RAP, a servi longuement à l’EAI comme instructeur au Cours « artillerie » et comme officier des sports (fin des années 70).

Il était coureur de fond, marathonien, il a fait plusieurs fois les 100 km de Millau.

En 2e section, il a cumulé les fonctions associatives :

-         Président de l’UNP de l’Hérault, 

-         Président de l’Épaulette 34,

-         Président du Comité de la Légion d’honneur de Béziers.

Il a aussi été maire de sa commune (PUIMISSON) de 2001 à 2008.

Les obsèques ont été célébrées le jeudi 3 janvier 2019 en l’église de Puimisson (Hérault).


Éloge du général Henri COSTE

par le général de corps d’armée 2s Maurice Le Page

le jeudi 3 janvier 2019 en l’église de Puimisson (Hérault)

 

Nous voici rassemblés pour rendre un ultime hommage au général Henri COSTE, ici en cette église de PUIMISSON, commune du Languedoc, si chère à son cœur où il est né en juillet 1934 et dont il fut le premier magistrat durant de nombreuses années.

Je dis ultime, car vous avez été nombreux, personnel d’active ou de réserve, membres d’associations ou de la société civile, à vouloir lui manifester par ailleurs votre attachement sous une forme ou sous une autre.

Aujourd’hui, nous voulons assurer son épouse Jeannine et les membres de sa famille, de toute notre compassion et de notre affection. Puissent celles-ci être pour eux source de réconfort dans l’épreuve si douloureuse qu’ils connaissent. Qu’ils soient persuadés que nous partageons intimement leur tristesse et leur chagrin, car nous avons perdu un frère d’armes et un ami qui a magnifiquement servi la France toute sa vie, avec un total dévouement et une compétence unanimement reconnue.

Un frère d’armes dont je ne retracerai pas toutes les étapes de la longue et belle carrière - qui débuta en novembre 1952 - mais en soulignerai néanmoins l’essentiel.

Carrière au cours de laquelle, il va gravir, de façon remarquable, les différents échelons hiérarchiques qui le conduiront, du grade de maréchal des logis à celui de général de brigade.

 

C’est ainsi, qu’ayant accédé au corps des sous-officiers, il servit successivement de 1952 à 1961 : 

   - au 2e Régiment d'artillerie de montagne à Innsbruck en Autriche puis à Limoges,

   - au 20èe Groupe d'artillerie parachutiste en Algérie, avec lequel il participa aux opérations durant 32 mois et fut cité pour sa conduite au feu.

   - à l’École militaire de Strasbourg où il prépara et réussit le concours d’entrée à l'École spéciale militaire interarmes de Saint-Cyr - Coëtquidan.

Il y fut apprécié par tous ses camarades de la promotion "Lieutenant-colonel Jeanpierre", et se fit déjà remarquer dans l’équipe de rugby de l’École en tant que 2e ligne.

C’est à cette époque de sa vie qu’il rencontra et épousa Jeannine qui avait quitté l’Algérie, son pays natal, pour suivre ses parents dans le Tarn.

 

Promu officier, il retrouva son arme d’origine à sa sortie d’école, et servit de 1963 à 1966 au 35e Régiment d’artillerie parachutiste (RAP) comme lieutenant.

À l’issue, il fut affecté - de 1966 à 1969 - à l’École des troupes aéroportées à Pau, période durant laquelle il fut à la tête de l’équipe de France militaire de rugby, tout en se donnant à fond à ses autres fonctions.

Diplômé de l’école d’état-major, il servit de 1969 à 1972 au 32e Régiment d’artillerie lourde divisionnaire à Stetten en Allemagne. Il y commanda notamment  une batterie d’artillerie nucléaire.

De 1972 à 1977, Henri Coste rejoignit l’École d’application d’infanterie à Montpellier, en tant qu’instructeur du cours artillerie. Durant cette période, alors qu’il s’entraînait régulièrement sur de longues distances (il participera plusieurs fois aux 100 kilomètres de Millau), il organisa un marathon à Puimisson, pour les stagiaires du Groupement d’application des officiers et autres volontaires de l’EAI. Tous se souviennent encore, non seulement de l’épreuve physique que cela représentait, mais aussi de l’accueil chaleureux qui leur a été réservé, grâce à lui, par la municipalité et par la population. En 1977, il retrouva le 35e RAP comme chef des Services techniques, avant de rejoindre deux ans plus tard, au moment de passer lieutenant-colonel, le bureau logistique de l’état-major du 1er Corps d’armée - 6e Région militaire à Metz.

En août 1982, il prit le commandement du 2e Régiment d’artillerie de la 5e  Division blindée à Landau en Allemagne.

En 1984, promu colonel, il occupa le poste de délégué militaire départemental du Cantal.

De 1987 à 1991, adjoint feux du général commandant la 11e Division parachutiste à Toulouse, il fut l’autorité immédiatement supérieure des cinq régiments d’appui et de soutien de la division (1er RHP, 35e RAP, 17e RGP, 14e RPCS, et BOMAP) et effectua plusieurs missions au Tchad et en République Centrafricaine.

Par ailleurs, il assura la présidence du club sportif et artistique des armées de la garnison de Toulouse.

 

Le 27 juillet 1991, atteint par la limite d’âge de son grade, il quitta le service actif après 39 années passées sous l’uniforme et au terme d’une carrière aussi variée qu’exceptionnelle. Sa compétence et son sens de l’humain ayant été unanimement reconnus et salués.

 

Vint alors pour lui un nouvel engagement, tout aussi passionnant, qui le vit mettre ses grandes qualités de cœur et de chef au service des autres et de son pays. Engagement dans lequel il se lança à fond avec son tempérament de sportif de haut niveau. C’est ainsi qu’il fut de 1995 à 2008 :

  - Maire de PUIMISSON,

  - 1er Vice-président de la Communauté de communes,

  - président du Syndicat de gestion et d'aménagement du Libron,

  - président du SICTOM DES SIX,

  - et enfin, vice-président de la Mission Locale d'Insertion de Béziers. 

 

Mais dans le même temps il fut également :

  - président départemental de l'Union nationale des parachutistes,

  - président départemental de l'Épaulette,

  - président du Comité de Béziers de la section d’entraide des membres de la Légion d'honneur.

 

Il a aussi bien réussi dans cette seconde carrière que dans la précédente et nous lui sommes tous reconnaissants de ce qu’il a fait avec cœur, passion et désintéressement pour ses administrés, pour sa région, pour son pays et pour ses camarades qu’ils soient civils ou militaires.

Le général Coste était officier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et titulaire de la croix de la Valeur militaire.

Aujourd’hui, nous perdons non seulement un frère d’armes, mais aussi un ami. Un ami, fidèle, chaleureux, enthousiaste, généreux, pour tous ceux qui l’ont côtoyé, ou qui ont servi à ses côtés.

 

Mon général, mon cher Henri, après cet ultime combat contre la maladie qui a eu raison de tes dernières forces, repose désormais en paix, avec la satisfaction du devoir accompli. Tu as été fidèle toute ta vie à la devise de l’École militaire de Strasbourg, en ayant « Le travail pour loi et l’honneur comme guide ».

Que Saint Michel t’ait désormais en sa sainte garde.

Ton souvenir restera à jamais gravé dans nos mémoires.

 


Compte rendu de René AUBIGNAT à la promotion Lieutenant-colonel Jeanpierre

 

Nous étions réunis le 3 janvier 2019 pour dire À...Dieu à Henri Coste, qui nous a quittés le 31 décembre, dans la maison de retraite qui l'abritait à Béziers. Nous étions réunis dans la petite église de Puimisson, le village qui l'avait vu naitre en 1934 et où il a décidé de reposer. L'église était véritablement pleine à craquer, une foule très disparate se pressant dans et autour du chœur, 12 drapeaux et porte-drapeaux, avec une très forte densité de bérets rouges.  La "Jeanpierre", dont la gerbe reposait au centre de nombreuses autres fleurs, était dignement représentée par 8 p'tits Cos : Paul Urwald, Christian Mercier, Michel Sauvée, Daniel Sornat, Jacques Chantreau, Jean-Luc Brousse, Yves Aufranc et moi-même.

À noter également la présence "active" du GCA Le Page et du colonel Claude Gradit, président de l'ANOCR 34 et j'oublie involontairement bien d'autres autorités et anonymes tant l'assistance était importante.

Après un rappel de la carrière de Henri par le général Le Page, Michel Sauvée s'est exprimé pour lire le message de Rémi Japiot, suivi du sien propre, puisque artilleur parachutiste avec Henri au 35e  RAP. Le maire de Puimisson a rendu un hommage très appuyé à son prédécesseur à la tête de la commune pour deux mandatures. D'autres intervenants et membres de sa famille se sont également exprimés....

À la fin de l'Office, Paul Urwald a appelé la Jeanpierre autour de lui et du cercueil où nous avons entamé un "Pékin de Bahut" qui n'a pas laissé l'assistance indifférente. Pour ma modeste part, je me trouvais très près de Jeannine, la veuve d'Henri. J'ai éprouvé une émotion très vive, alors que ne quittant pas mon regard, le sien étant particulièrement vif et expressif... Elle s'est mise à chanter notre Pékin... Chapeau Madame !

Les Paras, très nombreux, ont alors chanté à pleins poumons la Prière du Para...Impressionnant et émouvant.

Et Henri, précédé des drapeaux et suivi de sa famille et des amis a quitté ce lieu de recueillement pour rejoindre sa dernière demeure... au cimetière du village !