1914-2024 : d’une justice expéditive à la judiciarisation des OPEX

Par Elrick IRASTORZA - 23 avril 2024


C’est devant une quarantaine de personnes que le général Irastorza, ancien CEMAT, nous a parlé de la fin de la justice militaire et de la judiciarisation des OPEX, dans la salle Lattara à Lattes.

 

Après avoir démontré que ce n’est pas l’année 1917 qui a vu le plus de fusillés durant la grande guerre, bien que ça soit une volonté politique de certains partis de parler uniquement de la réhabilitation de ces mutins fusillés durant cette année lors de la célébration du centenaire de cette guerre il y a quelques années, le général nous explique la disparition progressive de la justice militaire en temps de paix.

Petit à petit, le conférencier nous démontre comment, un siècle plus tard, un constat s’impose : les armées n’ont pas échappé au processus de judiciarisation d’une société qui aurait tendance à mettre sur le même pied l’effondrement d’un échafaudage et une embuscade en Afghanistan. 

L’ancien CEMAT nous dit que les grands chefs militaires ont toujours dit la vérité devant les députés et les sénateurs pour leur faire comprendre qu’il ne faudrait pas que le chef menant ses hommes au combat en arrive à redouter autant la justice de son pays que l’adversaire contre lequel la République l’a envoyé se battre. 

Mais pour les politiques, la chute du mur de Berlin a permis de mettre en berne les crédits militaires pour profiter des dividendes de la paix. On voit actuellement où cela nous a menés. Depuis la plainte déposée par des parents de victimes d’Uzbin en Afghanistan en 2019, il n’y a plus de dépôt de plainte contre des chefs militaires. 

Le conférencier nous montre comment on en est arrivé à cette judiciarisation de tout acte militaire et nous dit quelles sont les responsabilités des uns et des autres dans une évolution qui touche d’autres grands corps de l’État chargés d’assurer la sécurité des Français. À la fin de la conférence, les questions portent sur l’évolution des combats avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, des drones, etc.

L’heure avançant, Serge Le Cloirec invite l’assemblée à poursuivre les conversations devant un verre dans le local des Anciens combattants de Lattes, en face de Lattara.

 

Merci, Mon général, d’avoir clôturé cette 10e saison des conférences de garnison.

SLC