Conférence de garnison du 23 janvier 2020

La France et le génocide rwandais de 1994, par Jacques HOGARD


C’est devant un auditoire fourni et comportant plusieurs africanistes chevronnés que le colonel (e.r.) Jacques HOGARD s’est exprimé à l’occasion de cette conférence initiée par Charles JANIER, délégué départemental de l’Association de soutien à l’armée française (ASAF).

En s’appuyant sur son expérience de commandant du Groupement Sud de l’opération « Turquoise » (23 juin - 21 août 1994) au Rwanda, le conférencier a témoigné des évènements qu’il a vécus au cours de cette opération organisée par la France après autorisation par la résolution 929 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 22 juin 1994.

Il a rappelé, dans ses grandes lignes, la genèse du génocide, non anticipé à l’époque, qui a précédé l’intervention de l’armée française et qui s’est soldé par environ 800 000 morts en trois mois. 

Il s’est évertué à montrer que, dans ce conflit entre les Hutus (80% de la population du Rwanda) et les Tutsis (15%), les militaires français s’étaient impliqués avec cœur, humanisme et intelligence, malgré les attaques multiples dont la France n’a cessé de faire l’objet depuis lors.

Il a dénoncé la formidable campagne de désinformation menée contre la France et son armée, en tentant d’en dégager la stratégie et les bénéficiaires.

Dans sa conclusion, le conférencier a déploré le mutisme des autorités politiques françaises, quelles que soient les majorités au pouvoir, face aux entreprises de désinformation entretenues par le régime de Paul Kagamé contre l’attitude de l’armée française à l’égard du Rwanda, tout en laissant entendre que de récentes avancées des procédures en cours, en matière de droit international sur ce dossier, étaient sur le point d’apporter des éléments probants démontant notamment le montage du massacre de Tutsis à Bisesero auquel la France est répétitivement accusée, à tort, d’avoir participé.

Après avoir répondu aux questions de l’assistance, le colonel HOGARD s’est livré ensuite à des échanges plus personnels qui se poursuivirent autour d’un verre sous la tente de réception du Commandement de la gendarmerie, dont l’hospitalité est toujours fort appréciée.

Maurice BEAUNE

 

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