Conférence : Guerre en Syrie : bientôt la fin ? (18 janvier 2018)


La conférence du professeur Jean-Pierre LOUBET a consisté en une abondante rétrospective, menée à un débit ultra rapide et d'une voix qui portait peu, partant du mandat de 1922 jusqu'au déroulé, très étoffé, de la guerre civile en Syrie de mars 2011 à nos jours. 

Le plan adopté a été le suivant :

Cette guerre a été perçue par le conférencier essentiellement à travers le prisme des médias dominants dont les informations, copieusement distillées par les agences de presse, avaient déjà été subies tout au long des six dernières années par ceux qui s'intéressent à cette région. 

La succession d'arrêts sur image retraçant les évolutions du "front" à partir de 2016 était particulièrement intéressante : les trois cartes ci-dessous montrent, après une stagnation fluctuante de l'occupation du terrain pendant quatre ans des forces en présence, l'évolution rapide obtenue avec l'engagement de la coalition russo-irano-syrienne en un an de février 2017 à janvier 2018.

 

Légende : en rose, l'armée syrienne gouvernementale ; en gris, le groupe état-islamique ; en jaune, les Kurdes, et en vert, les rebelles (Al Nosra, Al Quaïda et autres mouvances).

Étonnamment, le conférencier a éprouvé le besoin de recourir à la bataille de Mossoul, située dans le Kurdistan irakien, pour illustrer le déroulement du conflit en Syrie.

Enfin, ce n'est que dans les toutes dernières minutes et de manière très concise que fut abordé véritablement le thème de la conférence "Guerre en Syrie : bientôt la fin ?" par la réponse, en forme de perspective très incertaine, déjà contenue dans l'affiche-annonce de la conférence, à savoir : 

" Rien n'est moins sûr car des poches rebelles subsistent à l'Ouest et, surtout, les factions menées par les Kurdes ont conquis un énorme territoire au Nord de l'Euphrate et inquiètent à Damas, tout autant qu'à Bagdad et à Ankara.

La guerre peut donc se rallumer sur de nouveaux fronts, d'autant plus que les belligérants ne sont guère maîtres de leur destin et sont soumis aux pressions de leurs protecteurs respectifs.

Plus que jamais, le dénouement éventuel du conflit dépend des décisions des puissances étrangères : Turquie, Iran, et surtout Russie et États-Unis.

En définitive, l'auditoire, renforcé par la présence d'une vingtaine d'étudiants, a applaudi chaleureusement le conférencier tant il a été subjugué par le bel esprit de synthèse dont le professeur Loubet a su faire preuve pour, après un considérable travail de recherche documentaire, traiter son sujet, vaste et complexe.

 

Maurice Beaune